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12 FEVRIER


Les Oscars (c) D.R.

" I am not holding my breath for the Oscars / Je ne retiens pas mon souffle pour les Oscars ", avouait David dans la Chat Room quelques jours avant la révélation des nominations pour l’attribution des célèbres statuettes. Les prix que Mulholland Drive avait accumulés au cours des semaines précédentes laissaient pourtant espérer une certaine consécration de la part de ses pairs : rejoignant de nombreuses autres associations de critiques, la Chicago Film Critics Association a également décerné trois récompenses à Mulholland Drive (meilleur film, meilleur réalisateur et meilleure actrice pour Naomi Watts). Cette avalanche de prix n’a toutefois pas suffi : comme pour Blue Velvet en 1987, Mulholland Drive n’a recueilli qu’une seule nomination, celle du meilleur réalisateur, que David obtient pour la troisième fois. En 1981, lorsque David avait été nommé pour The Elephant Man, Robert Redford avait remporté l’Oscar pour la réalisation de Des gens ordinaires tandis qu’en 1987, Oliver Stone avait recueilli la majorité des suffrages pour Platoon. " Je m’étais préparé à ne pas obtenir une seule nomination, a déclaré David sur son site. J’ignore toutefois si une seule nomination pourra avoir une influence sur le box office. Quoi qu’il en soit, c’est une bonne chose pour les films indépendants. " (1)

Le Seigneur des Anneaux est le grand vainqueur de cette première phase des Oscars, puisque le film de Peter Jackson a décroché treize nominations, à une courte encablure des records que constituent les quatorze nominations de All about Eve de Joseph Mankiewicz et de Titanic de James Cameron. Ses concurrents directs sont A beautiful mind de Ron Howard et Moulin Rouge de Baz Luhrman, qui totalisent huit nominations chacun, suivi de Gosford Park de Robert Altman (sept nominations). Dans la catégorie du meilleur réalisateur, outre Peter Jackson et Ron Howard, dont c’est la première nomination, David est opposé à Robert Altman, déjà nommé à quatre reprises (pour M.A.S.H., Nashville, The Player et Short Cuts), et enfin à Ridley Scott, nominé pour Black Hawk Down et qui avait déjà connu cet honneur deux fois pour Thelma et Louise et Gladiator. Fait relativement rare, aucun de ces cinq réalisateurs n’a jamais remporté un seul Oscar pour la mise en scène.

  Mulholland Drive (c) D.R.
Dès l’annonce des nominations, les principaux studios américains se sont lancés dans une campagne à outrance pour tenter d’améliorer les chances de leurs poulains respectifs… ou pour dénigrer sans états d’âme leurs adversaires d’un jour. Cette campagne publicitaire, à grands renforts d’encarts pleine page dans les quotidiens les plus lus par la profession, a connu quelques dérapages assez nauséeux, notamment à l’encontre de John Nash, le physicien Prix Nobel dont l’existence a inspiré le scénario du long métrage de Ron Howard, A beautiful mind, film respectable qui pourrait être perçu comme une sorte de manuel fort utile à une première approche de Lost Highway du point de vue de la schizophrénie. Même si Mulholland Drive était distribué par la Universal aux Etats-Unis, David a refusé de se prêter à ce jeu en veillant à ce qu’aucune publicité le concernant n’apparaisse dans la presse, pratique qui ressemble pourtant à un sport national en cette période de l’année à Hollywood : " Ne serait-ce pas absurde de décrocher un Oscar pour la meilleure publicité ? s’est-il demandé à ce propos. Il faut vous en remettre au destin, et dans le meilleur des cas, l’œuvre que vous avez réalisée est en harmonie avec le vote. " (2) Il y a toutefois peu de chances que David l’emporte cette année encore. Selon les pronostics, les votes devraient se partager entre Robert Altman, déjà lauréat du Golden Globe, et Ron Howard, qui s’est en effet vu décerner le prix de la mise en scène par l’Association des Réalisateurs Américains, la Directors Guild of America’s, qui rassemble 12.400 membres. Or, sur un total de 54 remises de trophées, le vote final de la D.G.A. n’a été contredit que cinq fois par l’Académie des Oscars… et David ne faisait même pas partie des cinq réalisateurs nommés par la Guilde