La comédie Dream On a démarré sur HBO le 8 juillet 1990 et a duré 6 saisons. Martin Tupper est un éditeur new-yorkais pour qui la télévision a tenu une grande place dans son enfance, des bribes de séries et de films lui tiennent lieu de conscience. Tupper est un homme divorcé qui a de nombreuses aventures, plus compliquées les une que les autres, mais son subconscient lui joue des tours avec la gente féminine.

Le créateur de Dream On, Kevin Bright, a été avec Marta Kauffman et David Crane à l’origine du phénomène Friends diffusé en prime time (certains épisodes sont parvenus à plus de 60 % d'audience) sur NBC. Cette comédie new yorkaise sophistiquée truffée d’anecdotes burlesques, parle d’amour, d’amitié et de sexe avec facétie,  s'immisce dans la vie d’un groupe d’amis. Friends qui a respecté les codes de la sitcom a fait usage de nombreux arcs, une histoire développée sur plusieurs épisodes. Des révélations sont faites au fil des épisodes et divers rebondissements viennent ponctuer l'action, pour tenir le téléspectateur en haleine. Durant sa saison 8, la grossesse de Rachel est l’un des arcs qui permet de développer diverses histoires, elle fait ainsi fuir les hommes avec lesquels elle espérait un rendez-vous. Cette sitcom s’est imposée comme une référence télévisuelle et s’arrêtera en 2004 lors de la 10ème et ultime saison. L’usage de nombreux gimmick, élément scénaristique ou visuel que l'on retrouve de façon récurrente dans une série, comme la petite danse de Chandler qui marque son contentement, est devenue culte. Le succès est tel, que les producteurs veulent en décliner un spin off dont le héros serait Joey (Matt Le Blanc), et  parvenir à en réaliser un long métrage.

That’s 70 Show   se déroule en 1976 dans la banlieue du Wisconsin autour de la vie d'un groupe d'adolescents excentriques qui évolue dans le contexte assez « kitsch » des années 70. Eric Forman est un lycéen en quête d’indépendance, Il est entouré de sa bande d’amis : Donna, sa petite amie et voisine. Michael, personnage puéril ; sa copine Jackie détestée par les autres; Hyde qui a des théories sur à peu près tous les sujets. Enfin Fez, le correspondant étranger. Loin des sit-com traditionnelles, Terry et Bonnie Turner les créateurs de Wayne's World amènent avec un regard décalé sur ces années d'adolescence un peu de désordre dans le monde des sitcoms qui commençait à recycler ses bonnes recettes et s’auto-citait exagérément. 


L’APPARITION DU REALISME

Le succès de Seinfeld et de Friends a permis aux programmes de fiction de bénéficier de plus de moyens et de gagner en liberté. A la fin des années 90, une profonde mutation structurelle s’opère : les drames policiers confinent aux seconds plans la complexité des ressorts scénaristiques pour se focaliser sur la réalité sociale. Les comédies familiales sont anticonformistes, les héros ne traversent plus l'intrigue comme le faisait traditionnellement leurs aînés Columbo, Magnum, et Starsky et Hutch, mais ils la subissent. L’exemple le plus frappant est bien Urgences qui se déroule dans un hôpital et dont la qualité première repose sur le soin apporté à l’authenticité. Désormais les programmes s’immergent dans le quotidien et dans l’American way of life. On a ainsi vu, par un effet de miroir, les événements dramatiques du 11 septembre abordés dans Friends et les Sopranos. L’intention naturaliste permet d’exposer aux téléspectateurs les travers de la société américaine. K Street fait, ainsi, référence à l’actualité et au monde des affaires. Réalisé par  Soderbergh, récemment sur HBO, elle aborde avec intelligence les thèmes de la politique et des lobbies.

The Sopranos, écrit par David Chase, met en scène Tony Sopranos, le capo de la mafia du New Jersey en proie à la déprime. Il débute une thérapie auprès d’une psychiatre le Dr Melfi, et révèle au cours de ses consultations ses relations tumultueuses avec ses deux familles. Qualifié de « plus grande œuvre populaire américaine de la décennie », elle recrée l’esprit typiquement américain sous couvert de tragi-comédie. Cette production estampillée « New Jersey » se penche sur la communauté Italo-américaine, elle doit son intensité à son format qui permet au réalisateur de faire évoluer ses personnages sur la durée. Le spectateur suit les agissements de ce microcosme avec passion, Anthony Jr. passant de l’enfant naïf à l’adolescent désenchanté, tandis que Christopher devient un affranchi et accro à la drogue.