Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     


 

 

 

 

 
Les Mille Yeux de Brian De Palma  (c) D.R. LIVRE

Les Mille Yeux de Brian De Palma
de Luc Lagier
Par Cécile GIRAUD


Après avoir édité des analyses globales des œuvres cinématographiques de John Woo, Steven Spielberg et Pier Paolo Pasolini, les éditions Dark Star ont donné carte blanche à Luc Lagier afin qu’il nous livre son point de vue sur les films de Brian De Palma, des premiers courts-métrages à Femme Fatale. La sortie du livre en parallèle avec la sortie de Greetings au cinéma (le troisième long métrage de De Palma inédit en France) et le coffret dvd Brian De Palma les années 60, crée un bel événement permettant de mieux connaître le maître sur sa période la moins diffusée jusqu’à maintenant : celle des années 60.

  Brian De Palma  (c) D.R.

Le livre de Luc Lagier s’ouvre sur un entretien avec Brian De Palma (exercice dont le réalisateur commence à avoir l’habitude après avoir traîné une réputation peu sociable) consacré presque exclusivement à cette décennie. Où comment, sans être redondant par rapport au livre d’entretien de Laurent Vachaud et Samuel Blumenfeld, Luc Lagier s’intéresse non pas aux premiers traumatismes de De Palma (le divorce de ses parents, Hitchcock…), mais à ce qui lui-même l’obsède : l’assassinat de Kennedy. En effet, quelque temps auparavant, Luc Lagier réalisait un sujet pour son émission Court-circuit diffusée sur Arte, consacrée à cet événement au sein de l’œuvre de De Palma. Nous avons donc affaire ici à deux obsessionnels formels.

Les années 60 sont d’ailleurs abordées uniquement dans cet entretien peu conventionnel, Luc Lagier choisissant de ne pas faire d’analyse proprement dite de cette période, préférant s’attacher aux films que De Palma réalisa entre les années 70, avec Phantom of the Paradise en 1974, et Femme Fatale en 2002. Car si le livre de Luc Lagier est une analyse globale de l’œuvre du réalisateur, il n’est pour autant pas exhaustif. Ainsi, l’auteur se concentre-t-il sur des films qu’il considère comme majeurs (et qu’on devine être ses préférés) pour délaisser parfois totalement d’autres réalisations, comme Sœurs de sang réalisé en 1973, ou Le bûcher des vanités et L’esprit de Caïn. Luc Lagier se place donc dans une position qui privilégie la vision plaisir (et néanmoins intelligente) à celle purement analytique, puisque les films délaissés sont sans doute les films les plus théoriques de leur auteur.