POINT DE VUE
George Romero clôt (définitivement ?) sa saga des morts-vivants avec un film au budget et au casting musclés. Dennis Hopper et Asia Argento se partagent l’affiche sans pour autant voler la vedette aux monstres inventés par Romero il y a près de 40 ans. Si le casting s’est fait une beauté sans que cela n’ait, à vrai dire, aucune conséquence sur le film (Asia Argento a l’air d’une jeune vierge effarouchée, ce qui ne lui arrive pas si souvent...), les zombies aussi ont droit à un coup de jeune, reléguant aux oubliettes leur peau bleuâtre. Ces zombies-là ont l’air méchants, et Romero en fait les véritables stars de son film, bien plus que dans les précédents opus.
Lorsque commence Land of the dead, les humains ne fuient plus les zombies, ils les traquent. Non peu fiers de leur supériorité retrouvée, ils paradent à moto dans leurs vestes de cuir, tirant à bout portant sans s’émouvoir sur leurs cibles mouvantes. Les zombies pourraient être des cibles de fêtes foraines, l’ancienne ville qu’ils habitent pourrait être un Disneyland sombre dans lequel des automates monstrueux répéteraient des gestes approximatifs : un étrange trio, ex-musiciens, tente de retrouver les gestes d’antan dans un kiosque à musique, un pompiste sort remplir le réservoir d’une voiture-fantôme... En apprentissage, ils sont émerveillés par les feux d’artifice que les humains utilisent pour détourner leur attention et les abattre.
De l’autre côté de la barrière, les humains vivent en autarcie, les uns dans un grand immeuble de verre, tentant de conserver les bribes d’une modernité décadente menacée par l’arrivée des zombies, les autres dans un bidonville.