On peut entrevoir une histoire étroitement liée entre le cinéma mexicain et le festival de Cannes. Pour cela, il suffit de revenir, à l’occasion du soixantième anniversaire de Cannes, soixante et un an plus tôt (pas de festival en 1948) : “María Candelaria” d’Emilio Fernández qui faisait alors partie de la liste des Grands Prix attribués aux meilleurs longs métrages (la Palme d’Or n’existait pas encore). C’est précisément avec ce film d’Emilio Fernández que l’on met en valeur cette heureuse période cinématographique des années 1940 considérée comme l’âge d’or du cinéma mexicain. Dans la décennie suivante, vu de France, c’est Buñuel qui marque cette époque. Au palmarès de Cannes, le cinéma mexicain s’est absenté près de quarante ans. Il est vrai que l’industrie cinématographique mexicaine a connu alors de nombreux travers et ses fastes d’antan ont disparu avec les mythiques studios de Churubusco. Une nouvelle génération talentueuse apparaît progressivement tout au long des années 1990. Et Guillermo Del Toro, pour son premier long métrage (“Cronos”) est remarqué à la Semaine de la Critique cannoise. Hollywood lui ouvre alors ses portes et il tourne le moins enthousiasmant “Mimic”. Dix ans après cette découverte, même scénario avec Alejandro González Iñarritu : découvert par la Semaine de la Critique, il gagne un billet d’entrée dans le parc d’attraction hollywoodien en même temps que son scénariste Guillermo Arriaga et son protagoniste principal, Gael García Bernal. Un autre réalisateur mexicain, oublié des festivals en l’absence d’un regard d’auteur, qu’il n’a pu atteindre qu’au fil de ses films avant de parvenir à la maturité complète : Alfonso Cuarón.
Dernier talentueux cinéaste apparu ces dernières années, reconnu par Cannes avec une Caméra d’Or en 2002 : Carlos Reygadas.
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