Vous avez aussi beaucoup travaillé sur le montage, son aspect rythmique est impressionant.

Nous étions partis d’une trame mais pas d’un scénario précis, en fait on écrivait réellement le film avec notre caméra. Parfois, on arrivait le matin en disant “cette nuit, j’ai vu une image, il faut absolument tourner ça...” Comme nous montions le film au moment des pauses entre les tournages, nous nous rendions vite compte au fur et à mesure de ce qui pouvait manquer. Quand on a décidé que l’on avait tout le matériel pour raconter notre histoire, nous étions finalement trop proches de nos images. Nous avons alors travaillé le scénario d’après les images existantes. Alors certains éléments nous sont apparus, ils sont arrivés presque inconsciemment. Tout l’élément liquide par exemple s’est précisé au montage, les choses se sont décantées, ont surgi, ce n’était pas très conscient...