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  Un monde presque paisible (c) D.R.
D’ailleurs, le film finit sur cette promesse de livre. Joseph écrit deux mots significatifs sur une feuille blanche : " Trace " puis " lien " et ce, devant une fenêtre ouverte sur une fête de campagne où des enfants jouent au cœur d’un parc vert, ensoleillé, empli d’espoir…

Ce personnage est sans doute le double le plus flagrant de Robert Bober dans le film, devenu documentariste et romancier…

Chaque personnage se révèle donc plus ou moins nettement dans une séquence-confession qui lui est consacrée, base même de la structure du scénario. Dans ou hors atelier, chaque protagoniste parle de son passé, de ses fantasmes, de ses difficultés. Mais dans ce procédé narratif choisi, demeure une frustration pour le spectateur, provenant peut-être d’un manque, d’une inégalité d’intensité, de contenu et d’intérêt dans les révélations de chacun.

Cela vient peut-être du parti-pris de Michel Deville et du livre de Robert Bober, de vouloir reposer sur la pudeur, la retenue extrême des sentiments, sur la simple quotidienneté de ces vies… A moins que l’on mette en cause ici, le jeu même des acteurs - hormis celui, magnifique donc, de Denis Podalydès - qui manquerait de conviction, de vérité, de profondeur… (?)

Un monde presque paisible (c) D.R.

C’est pourquoi un pénible sentiment, un malaise même, se dégage à la vision du film ; celui de rester en permanence à la surface des personnages et des moments vécus ou racontés par ces derniers, alors qu’à priori, tout est là pour parvenir à nous émouvoir : un casting formidable, un réalisateur sensible et de talent, un roman solide, un contexte historique fort concentré dans un lieu riche, un atelier de couture donc de vie...

On regrette de connaître si peu, si mal, Léon, le tailleur-comédien pourtant plein d’humour ; Maurice et sa maîtresse Simone, la prostituée pétillante, Jacqueline, la douce mère de famille ou encore la touchante mais trop peu présente, à peine ébauchée même, Mme Andrée (belle Julie Gayet)…

Cette dernière toutefois parvient un peu à se distinguer lorsqu’elle fait le récit d’un conte enfantin sur la revendication de la différence, que le réalisateur met en images au cœur d’une forêt mythique, symbolique… Etrange passage que celui-là, entre fiction et réalité, rupture maladroite que le réalisateur place au cœur du film…

  Un monde presque paisible (c) D.R.

" Un Monde presque paisible " est comme désincarné, détaché de tout contexte et pourtant il nous parle, veut nous parler de 1946 et de ses juifs survivants.

Il se place dans un entre-deux déconcertant, déjà au niveau du style, de l’esthétique donc, comme s’il ne savait choisir entre fidélité à la réalité, reconstitution historique et narration plus intime, bouleversante, voire même poétique… comme s’il n’osait pas le fond et la forme du propos…

Sans pour autant regretter dans ce film un manque de pathos, on est triste toutefois, de n’avoir pu entrer vraiment dans l’univers, la sensibilité singulière de Michel Deville, ce qui est rare…

Mais l’essentiel n’est pas perdu puisque " Un Monde presque paisible " nous donne l’envie malgré tout, de revenir au livre initial de Robert Bober qui l’a inspiré.



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Un monde presque paisible
 : site officiel du film




A lire, à voir :
" L’atelier ", remarquable pièce de théâtre de Jean-Claude Grumberg, (Ed. Actes Sud, dans toutes les bonnes bibliothèques)




Titre
: Un monde presque paisible
Réalisation : Michel Deville
Adaptation : Rosalinde Deville d’après " Quoi de neuf sur la guerre ? " De Robert Bober (Ed. POL)
Lumière : André Diot
Cadre : Laurent Dhainaut
Décors : Arnaud de Moleron
Costumes : Madeline Fontaine
Maquillage : Laurence Azouvy
Scripte : Anne Wermelinger
Son direct : Jean Minondo
Son auditorium : Thierry Delor
Montage image : Andrea Sedlackova
Montage son : Thomas Desjonquères
Musique : Giovanni Bottesini
Interprétation : I Solisti Aquilani
Régie : Isabelle Arnal
Direction de production : Franz-Albert Damamme
Production : Rosalinde Deville
Acteurs : Simon Abkarian, Lubna Azabal, Zabou Breitman, Clotilde Courau, Vincent Elbaz, Julie Gayet, Stanislas Merhar, Denis Podalydès, Malik Zidi
Direction : Vittorio Antonellini
Production : Elefilm-France 3 Cinéma 2002
Distribution : Les Films du Losange
Sortie : le 18 décembre 2002
Pays : France
Durée : 1 h 33