Ce qui fait avancer l’intrigue de ce
genre de film, c’est le paradoxe entre la complète longueur
d’ondes dans laquelle vivent Grant et Bullock, cette évidente
complicité professionnelle qui les soudent et leur refus
de s’avouer à eux-mêmes leurs sentiments respectifs
qui se créent l’un envers l’autre.
Dans la comédie du remariage, les personnages parlent
beaucoup, de tout, avec humour et élégance. Les
dialogues du film sont ainsi à la fois vifs, brillants
et drôles. Ici on peut noter également une forte
connotation sexuelle dans leurs échanges verbaux comme
pour se tester implicitement avant de " passer à
l’acte "…
Marc Lawrence en profite
(un peu de manière appuyée, toutefois !)
au passage pour rendre hommage aux héroïnes de
la comédie hollywoodienne comme Katharine Hepburn (Sandra
Bullock dit à Hugh Grant : " Ce qu’il
te faudrait comme femme c’est un genre de Katharine Hepburn
ou Audrey Hepburn ") ou la ressemblance voulue
entre Sandra Bullock et Audrey Hepburn lors de la soirée
de gala organisée par George Wade (Hugh Grant).
A ce sujet, il faut
noter que la scène de gala est impérative pour
toute comédie hollywoodienne digne de ce nom car son
atmosphère festive et distinguée est propice
aux gags les plus farfelus que le personnage de Hugh Grant
est le premier à provoquer. Le personnage masculin
de la comédie du remariage se comporte souvent de façon
très loufoque et George Wade ici n’échappe pas
à la règle.
Si la ressemblance Sandra Hepburn / Audrey Hepburn a été
explicitement voulue, celle entre Hugh Grant et Cary Grant
semble très implicitement trouvée ! Ici
Hugh Grant rejoint de manière encore plus évidente
le terrain défriché par son compatriote Cary
Grant, qui fut le symbole de la comédie américaine
à travers son mélange d’élégance
indéniable, de loufoquerie et son humour tout terrain.
Soixante-dix ans plus tard, on préférera peut-être
la nouvelle facette de Grant dévoilée dans About
a boy, plus anglaise et moins stéréotypée,
mais c’est encore un autre sujet…
En bref, L’amour sans préavis est un bon moment
de divertissement même si les innovations du genre de
la comédie américaine ne sont pas légion
et les références au couple Katharine Hepburn
/ Cary Grant un peu trop surlignées en rouge clignotant…
Titre: L’amour sans préavis Titre VO : Two
weeks notice Réalisateur :
Marc Lawrence Scénario et réalisation :
Marc Lawrence Acteurs : Sandra Bullock,
Hugh Grant, Alicia Witt, Dana Ivey, Robert Klein,
Heather Burns, David Haig, Dorian Missick Direction de la photographie :
Laszlo Kovacs Chef décorateur :
Peter Larkin Chef monteuse :
Susan E. Morse Chef costumier : Gary
Jones Musique : John Powell Superviseur musical :
Laura Wasserman Casting : Ilene Starger Production : Sandra
Bullock Producteurs executifs :
Mary McLaglen, Bruce Berman Producteur associé :
Scott Elias Sortie : 19 février
2003 Année :
2002 Durée : 1h 41 Pays : USA
