La famille bourgeoise chabrolienne est,
à l’image de ce plan ingénieux où l’on
voit les personnages à travers les barreaux de la cage
comme s’ils étaient captifs, la représentation
d’un milieu étouffant qui empêche chacun d’entre
eux de véritablement se révéler. Ainsi
tout est affaire de faux-semblants, de jeux d’apparences qui
font la joie de Chabrol et qui donnent aux comédiens
des masques particulièrement intéressants à
porter. L’enfermement de cette famille est à la fois
géographique (la majeure partie du film se passe dans
cette maison qui semble immuable, à entendre les remarques
des personnages), social et passionnel (les Charpin-Vasseur
semblent s’aimer un peu trop entre eux de génération
en génération).
Le thème policier de la
découverte du cadavre au début du film et à
la fin n’est qu’un prétexte pour l’intrigue qui est surtout
l’occasion de mettre en scène une galerie de personnages
à la généalogie compliquée. La fin,
complètement ouverte, rejette même l’intérêt
du traitement policier préconisé lors de la scène
du meurtre, nouveau pied de nez de Chabrol !
Culpabilité, inceste, magouille politique, parricide…
Il ne fait pas bon vivre chez les Charpin-Vasseur, mais Chabrol
a le don de secouer avec délectation ce petit monde clos
sur lui-même, pourvu qu’une nouvelle forme de perversion
puisse en sortir…
Titre : La Fleur du mal Réalisation :
Claude Chabrol Scénario original :
Caroline Eliacheff, Louise L.Lambrichs Adaptation et dialogues :
Claude Chabrol Interprètes :
Nathalie Baye, Benoît Magimel, Suzanne Flon,
Bernard Le Coq, Mélanie Doutey, Thomas
Chabrol Directeur de la photographie :
Eduardo Serra Cadreur : Michel
Thiriet Son : Pierre Lenoir,
Thierry Lebon Décor :
Françoise Benoit-Fresco Costume : Mic Cheminal Scripte : Aurore
Chabrol Assistante réalisateur :
Cécile Maistre Montage : Monique
Fardoulis Producteur exécutif :
Yvon Crenn Musique originale :
Matthieu Chabrol Interprétée par :
L’Orchestre symphonique français Sous la direction de :
Laurent Petitgirard Production : Marin
Karmitz Coproduction :
MK2 S.A, France 3 Cinéma Avec la participation de :
Canal+, du Conseil régional d’Aquitaine
et le soutien de la Procirep Sortie : 19 février
2003 Pays : France Durée :
1 h 44