Le résultat : une intrigue envoûtante
construite sur une mécanique délicate et bien huilée, à l’image
du plan de générique où l’on suit le parcours d’une petite
boule qui tombe dans des rigoles et déclenche toute une série
de mécanismes imprévisibles, ou à l’image des inventions d’horlogerie
de Stangerson, voire du plan récurrent du petit train cheminant
dans un pré qui s’achève sur une campagne immense et embrumée.
Le mystère reste une des thématiques de référence dans le
genre meurtre en huis-clos. Le secret est son pendant. Sans
secret, nul mystère. C’est donc à un passé lointain et secret
que renvoie l’obscure sentence : « Le presbytère n’a
rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat ».
Que l’assassin l’ait écrite est la clé secrète d’une grande
histoire d’amour romantique. Celle de Mlle Stangerson. (Mais
arrêtons ici l’analyse de l’intrigue afin de ne pas révéler
l’identité de l’assassin).
Au terme d’une longue enquête en Amérique,
Rouletabille, l’ingénieux reporter, démasquera le véritable
assassin dans une séquence remarquable de révélation finale.
Il apporte la solution à l’énigme de la chambre jaune, faisant
s’évanouir toutes les explications fantasques que tout spectateur
avait élaborées, bien loin de la simple et évidente réalité.
Le mystère de la chambre jaune est un délice d’imbroglio
narratif servi par une brochette d’acteurs dans une forme
olympique. Une adaptation réussie, basée sur un des mystères
les plus célèbres de la littérature policière, un des plus
maîtrisés, des plus astucieux et des plus cohérents dont le
fin mot surprendra plus d’un spectateur averti.
Malgré la multiplication des « intrigues à tiroirs »
dans le cinéma actuel, les surprises fonctionnent toujours.
L’histoire garde toute sa fraîcheur et conserve, une fois
transposée à l’écran, un charme indéniable.
Le réalisateur rend ainsi hommage à
la tradition française du roman policier du début du XXe siècle
où la déduction, l’analyse et le raisonnement prévalaient
sur les péripéties. Comme l’affirme Rouletabille : pour
résoudre cette énigme, « il suffit de prendre le bon
bout de la raison ». Un Rouletabille qui réapparaîtra
sur nos écrans dans la suite du « Mystère de la chambre
jaune » intitulé « Le parfum de la dame en
noir ». En attendant, le spectateur peut toujours
se replonger dans les prémices littéraires de cette aventure
rocambolesque avec le roman de Gaston Leroux.
Titre : Le mystère de la chambre
jaune Réalisateur et scénariste :
Bruno Podalydès D’après l’œuvre de
: Gaston Leroux Acteurs : Denis
Podalydès, Jean-noël Brouté, Claude Rich, Sabine
Azema, Michel Lonsdale, Olivier Gourmet, Pierre
Arditi, Isabelle Candelier, Dominique Parent,
Julos Beaucarne, George Aguilar, Bruno Podalydès Image : Christophe
Beaucarne Décors : François
Emmanuelli Costumes : Dorothée
Guiraud Maquillage :
Delphine Jaffart Montage : Hervé
de Luze Musique originale :
Philippe Sarde Son : Laurent
Poirier, Cyril Holtz, Pascal Villard Scripte : Anne
Wermelinger Directeur de production :
Guillaume Favreau Production exécutive :
Martine Cassinelli Produit par :
Why not Productions Distribution :
UFD – UGC Distribution Date de sortie :
11 juin 2003 Durée : 1h58 Pays : France Année : 2003