Fixée à l’épaule du chef
opérateur Elliot Davis, la caméra 16 mm reste au plus près de
la jeune Tracy, de son mentor Evie, et du cercle oppressant
de leurs relations, ne déviant de sa trajectoire que pour s’arrêter
sur une étrange publicité pour des cosmétiques, où un œil vide
d’émotions revient constamment fixer les jeunes filles (dans
la rue, dans leurs chambres…) et le spectateur, symbole du rôle
que peuvent jouer les médias dans la représentation de modèles
si difficiles à égaler : mannequins, chanteuses, etc.
Comparativement aux films de Larry
Clark mettant également en scène des adolescents en plein
naufrage à cent mille lieues des images idéalisées des sitcoms,
Thirteen serait le versant optimiste de cette nouvelle
vague de teen-movies qui commence à émerger (Virgin suicides,Bully, Kids, L.I.E…), au sens où il laisse un rôle
à jouer aux parents, et donc, un espoir.
Réalisé avec un budget très serré
et dans un temps record, comme le sont souvent les meilleurs
films, Thirteen a su séduire à Sundance où il a
remporté le prix de la mise en scène, ainsi qu’à Deauville
où le jury lui a décerné son prix, très mérité.
Titre : Thirteen Réalisateur :
Catherine Hardwicke Scénario : C.
Hardwicke et Nikki Reed. Production : Jeffrey
levy-Hinte et Michael London.
Interprétation :
Holly Hunter, Evan Rachel Wood, Nikki Reed Photographie :
Elliot Davis Musique : Mark
Mothersbaugh Montage : Nancy
Richardson Décors : Carol
Strober Sortie : 3 décembre
2003 Durée : 1h35