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La vida que te espera (c) D.R.

Certes, la situation des exploitants laitiers espagnols ne doit pas être des plus faciles, mais les présenter comme les victimes d'un État répressif - des policiers qui installent des barrages sur les routes de la région pour empêcher les transports de lait illégaux - et de décrets absurdes venus de Bruxelles - abattre le bétail pour réduire la production - relève d'une certaine mauvaise foi. Les problèmes de l'agriculture européenne sont bien plus complexes que la vision trop manichéenne que nous proposent Manuel Gutierrez Aragon et son compère scénariste Angeles Gonzalez-Sinde. Ce portrait biaisé n'est donc pas très utile. Si ce n'est pour montrer combien ce milieu traditionnel est en situation de résistance parce que sur le point de disparaître... Mais le duo de scénaristes aurait très bien pu transmettre cette idée par des moyens moins caricaturaux.

Ce défaut dans l'écriture ne doit pas gâcher le réel plaisir qu'on prend à visionner La Vida que te espera. À première vue, pourtant, ce long-métrage s'appuie sur des ressorts dramatiques qui ne sont pas sans rappeler les téléfilms façon France 3. La ruralité, un crime initial, un amour impossible, un concours bovin où les deux clans adverses s'affrontent : on est en plein feuilleton populaire. Et justement, ce qui fait la grande force du film de Manuel Gutierrez Aragon, c'est de tisser autour de cette trame on ne peut plus classique une atmosphère particulière, personnelle. Il pousse chaque élément du récit au maximum de ses possibilités cinématographiques. Ce n'est pas forcément phénoménal en termes de résultat, mais le réalisateur a le mérite d'être allé au bout de son sujet. Ce que les trois quarts de ses collègues ne font pas.

  La vida que te espera (c) D.R.

Le crime se produit dans une sorte de mêlée brutale, à la suite d'une séquence hallucinante où Severo traîne Val, la fille aînée de Gildo, la tête enserrée dans un joug comme si elle n'était qu'une pièce de bétail. L'histoire d'amour est une jolie chose sensuelle où Luis Tosar, dans le rôle de l'amant, et Marta Etura, dans celui de l'amante, sont particulièrement crédibles et attachants. Par contre, le concours boivin ne sert pas à grand-chose. Ce qui soutient le film, ce qui rend originales des scènes classiques, c'est en fait la tension suscitée par la mort de Severo. Les soupçons qui pèsent sur Gildo, ces passages répétés de la police qui enquête sur le meurtre, les deux filles de Gildo qui voudraient quitter un père qu'elle juge dangereux... Tout est ramené au crime originel, toute l'histoire se déroule à partir de ce meurtre.

Avec habileté, le réalisateur écarte le spectateur de la vérité, des circonstances réelles de la mort de Severo. La révélation finale, qui innocente Gildo et fait de Val la véritable meurtrière, surprend alors que le stratagème narratif employé est des plus simples. Simplicité, voilà le maître mot d'un film dont l'absence de prétention, l'adéquation parfaite entre esthétique et thématique contribue à faire passer au spectateur un agréable moment de cinéma. Et bien oui, ce n'est peut-être pas intellectuellement correct, mais un petit film sympathique est toujours plus agréable qu'un grand film chiant.




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Site
 : http://www.lavidaqueteespera.com




Titre
: La vida que te espera
Réalisateur : Manuel Gutierrez Aragon
Scénario : Angeles Gonzalez-Sinde, Manuel Gutierrez Aragon
Acteurs :Juan Diego, Luis Tosar, Marta Etura, Clara Lago
Directeur de la photographie : Gonzalo Berridi
Montage : José Salcedo
Musique : Xavier Capellas
Directeur artistique : Félix Murcia
Directeur de production : Josean Gomez
Son : Mark van der willigen
Montage son : Raul Lasvignes, Manuel Laguna
Mixage : José Antonio Bermudez
Assistant réalisateur et casting : Carlos Gras
Costume : Estibaliz Markiegi
Coiffure : Juan Carlos Rodriguez
Maquillage : Almudena Fonseca
Producteur : Gerardo Herrero, Pancho Casal
Producteur exécutif : Gerardo Herrero
Productrice associée : Carmen de Miguel
Production : Tornasol Films Continental Produccionnes, Television de Galicia