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Madame Brouette (c) D.R.

Le fait que les femmes assument seules les enfants révèle un déficit d’image paternelle. Situation paradoxale pour une société patriarcale, où les hommes peuvent avoir plusieurs épouses. L’homme trouve la légitimation de son autorité par son rôle de protecteur. Or, aucun homme dans le film n’est un protecteur, excepté Samba. Il est d’ailleurs le seul qui ne réclame rien en retour, pas même l’amour de la petite Ndèye. Ainsi, le mari de Ndaxté a perdu son rôle économique, puisqu’il est au chômage. On soupçonne là l’origine de son comportement violent. Il avoue ne pas pouvoir s’occuper seul des enfants, mais refuse de les rendre à leur mère, qui elle pourrait les assumer. De même, le père de Mati accepte de l’argent de la part de Naago, mais chasse sa fille lorsque celle-ci tombe enceinte du policier. A partir de ce moment il disparaît, de même que le père de Ndèye n’apparaît jamais. Il n’y a pas dans le film rétablissement de l’image paternelle, mais délitement progressif. On peut alors se demander ce que vont devenir les fils, comment ils vont construire leur identité. D’autant que Mati finit par disparaître également de la vie de ses enfants.

Un chœur accompagne le déroulement de l’intrigue. Figurants internes à la narration, ils l’accompagnent de leurs chants, variations sur le thème de la perdrix que Mati personnifie. Ils perpétuent le récit traditionnel africain tout en faisant écho au théâtre antique. La forme narrative atteint un certain universalisme. On trouve même des accents de comédie musicale lorsque Ndèye entonne une chanson sur fond de musique de fosse.

  Madame Brouette (c) D.R.

La métaphore musicale ainsi que le flash-back marquent fortement le récit, en dissèquent les étapes. Il y a là une volonté explicative, un soupçon de didactisme qui plombe parfois le film. Les dialogues, aux phrases très construites, créent des scènes « théâtrales » au mauvais sens du terme. L’action est remplacée par la parole et les personnages s’expliquent eux-mêmes au lieu de se révéler.

Le film semble poussé par la nécessité de montrer les drames du quotidien dans une société où la femme est centrale et pourtant négligée par l’homme. De cette nécessité résulte une belle énergie, mais aussi une trop grande volonté de démonstration. Reste la photographie qui insiste sur les couleurs et provoque un saisissant contraste entre la beauté visuelle  et les difficultés du quotidien. 




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Titre
: Madame Brouette
Réalisateur : Moussa Sene Absa
Scénario : Moussa Sene Absa, Gilles Desjardins
1er assistant réalisateur : Pierre Magny
Acteurs : Rokhaya Niang Aboubacar Sadikh Ba Kadiatou Sy, Ndèye Seneba Seck
Scripte : Claudette Messier
Direction de la photographie : Jean-Jacques Bouhon
Direction artistique : Moustapha Ndiaye
Direction de production : Danielle Champoux
Montage : Mathieu Roy-Decarie
Son : Philippe Scultety
Musique : Serge Fiori et Madou Diabate
Costumes : Fatou Kande
Direction de post-production : Joe Yared
Production : Productions La Fête, MSA Productions, Productions de La Lanterne
Producteurs : Rock Demers, Danielle Champoux, Chantal Lafleur Claude Gilaizeau Moussa Sene Absa, Badou Ba