Auparavant, Phil Connors, sous ses
apparences bougonnes de dépressif qui s'ignore, utilisait
le temps à rebours. D'abord, l'isolé
insulaire subissant le jour sans fin comme étant
projeté dans un disque rayé, s'ouvre aux autres.
Le deuxième film, qui s'opère ensuite dans
l'acceptation jouissive de l'éternel 2 février,
entreprend une mise en abyme de motifs et de petites phrases
correspondant à chaque personnage. Connors entremêle
la rencontre quotidienne avec l'ami d'enfance et la rencontre
d'un jour avec Gina, une inconnue. Chaque matin, l'ami hystérique
s'exclame " Phil ? Phil Connors ! ", soulève
son chapeau, le harcèle de questions et lui assène
ses souvenirs d'enfance. Phil varie bon gré mal gré
ses réponses en fonction de son humeur et assimile
la rencontre. Il la réitère avec Gina en feignant
des retrouvailles : il demande un jour à l'inconnue
son nom, celui de son ancien professeur d'école et
la séduit aisément le lendemain, comme une
vieille amie. De même, au fanatique de la météo
le questionnant sur la venue du printemps, Phil lui récite
de la poésie italienne pour le faire taire ; poésie
qu'il a appris pour se rapprocher de Rita, elle-même
amatrice de poésie italienne.
Cet entrelacs est régulé par la métonymie
individuelle (la poésie pour Rita, l'école
pour Gina), qui sert de conduit aux dédoublements
de Phil. Ces derniers ont permis un premier échappatoire
(le second et véritable étant le sentiment
amoureux), entraînant l'omniscience du personnage
dédoublé. Son bonheur n'advient que dans le
dédoublement identitaire ; dans l'enchevêtrement
des rencontres, du langage et des gimmicks des autres.
Le jour sans fin engendre l'apaisement du héros dans
une fusion ludique des identités.
Tout l'art de l'absurded'Un
jour sans fin, d'Harold Ramis repose sur une puissance
scénaristique et scénographique doublement
burlesque. Nous avons démontré, d'abord, le
comique de l'absurde qui s'élabore dans une
conception mécanique du temps. Les rencontres s'enroulent
en abyme tandis que le clownesque Phil Connors s'invente
des vies : de grincheux et odieux, il devient bienfaiteur,
immortel et amoureux ; ce qui sera salvateur à ce
héros au devenir-personnage (donc au devenir-cinéma).
Ensuite, le dédoublement de Connors lui sert d'exutoire.
Sa mutation malade, son état perpétuel
d'aliéné laisse enfin place au retour du réel
et au retour à soi, par la perte ou " l'abandon
du double ", pour reprendre l'expression de Clément
Rosset, dans Le Réel et son double. Quant
à Bill Murray, il est un grand comédien burlesque
: un corps mélancolique dans un milieu hostile, agité,
qui donnerait à voir la douleur du moindre de ses
déplacements dans un espace contraignant, d'où
il s'agit de trouver une issue.
2002Analyze that avec Robert De Niro, Billy
Crystal 2000Endiablé / Bedazzled avec Brendan
Fraser, Elizabeth Hurley 1999Mafia Blues / Analyze this avec Robert
De Niro, Lisa Kudrow 1996Mes doubles, ma femme et moi avec A. MacDowell,
H. Yulin 1994Stuart sauve sa famille avec Laura San
Giacomo, Vincent D'Onofrio 1993Un jour sans fin / Groundhog Day avec B.
Murray, A. MacDowell 1986Club Paradise avec Robin Williams, Peter
O'Toole 1983Bonjour les vacances avec Chevy Chase,
Beverly d'Angelo 1980Caddyschack avec Chevy Chase, Rodney Dangerfield
1999Mafia Blues de Harold Ramis avec Robert
De Niro, Lisa Kudrow 1993
Un jour sans fin de Harold Ramis avec Bill
Murray, Andie MacDowell 1991Homère le roi des cabots de Jim
George, Bob Seeley 1989S.O.S Fantomes II d' Ivan Reitman avec
B.l Murray, S. Weaver 1986 Club
Paradise de Harold Ramis avec Robin Williams,
Peter O'Toole 1986Armed and dangerous de Mark L. Lester avec
J. Candy, E. Levy 1986A fond la fac d'Alan Metter avec Rodney
Dangerfield, Sally Kellerman 1984S.O.S. Fantomes d'Ivan Reitman avec Bill
Murray, Dan Aykroyd 1981 Les
Bleus d'Ivan Reitman avec Bill Murray, Warren
Oates 1980Caddyschack d'Harold Ramis avec Chevy Chase,
Rodney Dangerfield 1978Arrête de ramer, t'es sur le sable
d'Ivan Reitman avec Bill Murray 1977 American
College de John Landis avec Tom Hulce