Le
plus grand festival de cinéma d’Amérique du Sud, qui se tient
tous les ans à Rio de Janeiro (27septembre au 8 octobre),
proposait cette année 326 films qui ont été vus par plus de
150 000 spectateurs dans 25 salles. La France était l’invitée
d’honneur avec 55 films et coproductions, et la présence d’une
délégation de près de vingt personnes, dont Charlotte Rampling
et François Ozon venus soutenir Sous le Sable qui sortira
au mois de décembre dans les salles. |
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La quantité impressionnante de films projetés
en si peu de temps s’explique par le nombre de sections :
Mostra Latine, Mostra cinéma brésilien, panorama du cinéma
mondial, Focus France, Mostra du cinéma gay, rétrospectives
consacrées à Luis Carlos Barreto et à Rosi, une section génération
future, une rétrospective des films de la société américaine
Troma, un hommage à Beckett, les trésors de la cinémathèque,
etc. L’overdose n’est pas loin. Seuls les films brésiliens
étaient inédits. Les films étrangers sélectionnés avaient
été soient déjà projetés à Berlin, à Cannes ou à Venise, soit
avaient obtenu un succès lors de leur sortie en salle dans
leur pays d’origine. Ce panachage ne fait évidemment pas un
bon festival, et l’on regrette vivement qu’il n’y ait pas
eu une sélection plus fine, plus exigeante des films. D’autant
que le festival n’est pas accompagné d’un marché du film.
Il est vrai qu’avec un budget de 12 millions de Francs, les
organisateurs peuvent être tentés par une folie des grandeurs.
Un trop grand choix tue le choix, et indispose le spectateur
qui ne sait plus trop quoi aller voir. Car au Brésil, on est
bien loin de la France, et surtout de Paris, où les festivals
se multiplient toute l’année, les films diffusés et rediffusés.
L’année cinématographique au Brésil est assez simple :
chaque vendredi sortent en salle trois ou quatre films américains,
en provenance pour la plupart d’entre eux des majors, un film
brésilien toutes les deux semaines et de temps en temps, un
ovni, vous l’aurez compris, un film ni américain ni brésilien.
Aussi, lorsque près de 300 ovnis envahissent les écrans, c’est
la guerre ; autant pour avoir une place dans la salle
que pour se repérer parmi tant de films. Le spectateur brésilien
habitué à voir les films à la télévision, risque de se décourager
dans les années à venir.
Seuls les films français ont su tirer leur épingle du jeu,
et profiter d’une bonne presse. Intimité de Patrice
Chéreau a par ailleurs remporté le prix UIP du meilleur film
étranger, doté d’une prime de 15 000 Euros.
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Parmi les films étrangers, on a pu voir
ou revoir, les derniers Tsai Ming-liang, David Lynch, Hou
Hsia-Hsien, Amos Gitaï, Abel Ferrara, Asia Argento, Darren
Arofonsky, Guillermo Del Toro, Mira Nair, ... . La surprise
est venue de nulle part et de partout à la fois ; tant
de films étrangers (tous inédits) constituant en eux-mêmes
un événement.
Un festival marquant par son ampleur.
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