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7e Rencontres Internationales de Cinéma (c) D.R. 7e RENCONTRES INTERNATIONALES DE CINEMA

Forum des images
Paris
Par Benjamin BIBAS


AUTEURS, DES DIFFUSEURS, ET DES ENFANTS QUI PLEURENT

Présenter au public parisien des films inédits et dénichés dans le monde entier, organiser des rencontres entre leurs auteurs/producteurs et des distributeurs/diffuseurs français, tels sont les deux objectifs que se sont donnés les créateurs, en 1995, des Rencontres internationales de cinéma à Paris. Accueillie en novembre dernier pour sa septième édition au Forum des images, la manifestation peut déjà se prévaloir d’un franc succès selon sa déléguée générale, Marie-Pierre Macia : depuis leur première édition, les Rencontres ont “ contribué à permettre l’accès aux salles à 40 % des films invités non distribués ”.


  Promises (c) D.R.

Dans cet esprit, le grand prix du public est entre autres doté d’une enveloppe de 100 000 Francs (environ 15 000 Euros) pour le distributeur du film primé, afin de soutenir sa sortie dans les salles françaises. Cette année, il est revenu à Promises (2001), œuvre co-réalisée entre 1997 et 2000 par l’Américain B.Z. Goldberg, la Sud-Africaine Justine Shapiro et le Mexicain Carlos Bolado. Les auteurs ont profité d’une période d’accalmie en Israël et en Cisjordanie pour interroger des enfants israéliens et palestiniens sur le conflit, et pour organiser leur rencontre. Au cours de ce film parfois larmoyant, on rit beaucoup lorsqu’un sage petit Israélien orthodoxe interrompt son discours sur la légitimité éternelle de la présence juive à Jérusalem, et préfère improviser un concours de rots avec un gamin palestinien qui vient de lui lancer son ballon de football dans le dos. On est plus triste, mais à peine surpris, lorsqu’un enfant des implantations affirme que tous les bébés palestiniens sont appelés à devenir des terroristes. On est carrément effrayé, en revanche, lorsque deux gamins israéliens qui se sont jusque-là montrés au fait de la situation dans les territoires, tombent des nues en traversant pour la première fois un barrage militaire et réalisent que sur leurs terres, les Palestiniens peuvent “ être si injustement contrôlés ”.

Il faut dire qu’en ces années troubles, Israël n’en finit pas d’effrayer. Lors des Rencontres internationales, c’est entre autres ce qu’a montré Khiam (2000), film des Libanais Joana Hadjithomas et Khalil Joreige sur la prison du même nom. Créé en 1985 dans la zone occupée par l’Etat hébreu au Liban entre 1978 et mai 2000, ce pénitentier a été utilisé par l’Armée du Liban sud, milice libanaise supplétive de Tsahal, pour incarcérer les résistants libanais. Au cours d’entretiens avec d’anciens détenus, parmi lesquels figure la désormais mythique militante Soha Becharra, on apprend que la torture est une pratique sioniste courante, et qu’elle va bien au-delà des “ pressions physiques modérées ” que le Parlement israélien est d’ailleurs le seul à avoir jamais légalement intronisées. En fonctionnant par anecdotes minuscules autour de la privation, où une dent de peigne se transforme en aiguille à coudre, et un noyau d’olive en la perle d’un collier, le film forme aussi une belle ode à ce que peut être une lutte de chaque instant pour la liberté.



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Notes : Les 7e Rencontres internationales de cinéma à Paris ont aussi montré, en avant-première, Le Stade de Wimbledon de Mathieu Amalric (2001, sortie prévue en février 2002). Objectif Cinéma reviendra bientôt sur ce film.




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