" Tomu Uchida a cristallisé
les passions sociales, politiques et artistiques d’une époque
cruciale du Japon moderne, avec une vitalité et un amour
du cinéma que l’on chercherait en vain dans le cinéma
japonais actuel. Il était comme le dernier grand artisan
d’un système de production et d’une conscience professionnelle
scrupuleuse que l’on peut considérer comme disparus.
Seuls ses personnages souvent hantés par leur passé,
lui font écho dans ses films, dont beaucoup sont des
jalons du cinéma dit classique. "
Max Tessier
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La Maison de la culture
du Japon propose une dizaine de films dont certains inédits
de Tomu Uchida (1898-1970), pour mieux connaître ce
maître quelque peu oublié.
Prodigieux cinéaste,
moins connu qu’Ozu, Mizoguchi et Kurosawa, Uchida a pourtant
lui aussi fortement contribué à l’édifice
du 7ème art nippon. Avant-guerre, il est
remarqué pour son esthétisme réaliste ;
au milieu des années 50, il s’avère être
le spécialiste incontesté d’œuvres grandioses
et colorées telles ses fresques historiques et ses
films de sabres. En 60, il tourne la vie de Miyamoto Musashi,
l’une des adaptations les plus célèbres de l’œuvre
romanesque de Eiji Yoshigawa, qui lui assura la prospérité.
Signalons la trilogie Le
passage du grand Bouddha, certainement son chef-d’œuvre.
La filmographie de ce créateur
prolixe (il a tourné une soixantaine de longs métrages),
se confond avec l’histoire même du cinéma japonais,
un parcours extraordinaire à (re) découvrir
absolument.
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Tomu Uchida : Après une carrière
d’acteur au cinéma et au théâtre,
il entre à la Nikkatsu en 1926. Il est
de la même génération que
Kenji Mizoguchi et Teinnosuke Kinugasa. C’est
un esprit aventurier à la recherche de
" la vraie vie ". Peu avant
la fin des hostilités en 1945, il part
en Mandchourie, et reste en Chine après
la capitulation japonaise comme conseiller pour
le cinéma chinois post-révolutionnaire.
Revenu dans
l’Archipel en 1953, il entre à la Tôei
où il devient un spécialiste du
jidai-geki (film d’époque). Il offrira
au genre quelques-unes unes de ses meilleures
réalisations (Miyamoto Musahi, Meurtre
à Yoshiwara, La lance ensanglantée).
Il réalise aussi des " chambara "
(films de sabres), et s’illustre dans le " gendai-deki "
(films contemporains).
Dans ses
fresques historiques peuplées de samouraïs
ou ses satires sociales, ses héros souvent
traqués par leur passé évoluent
dans des mises en scène précises
et fouillées sous influence du théâtre
kabuki : beauté gestuelle, violence,
folie, naturalisme et démesure...
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Maison de la culture du Japon à Paris
101 bis, quai Branly
75015 Paris
Metrio : Bir-Hakeim ou RER Champ de Mars
Salle : Grande salle niveau –3
Tél. : 01 4437 9500
Fax : 01 4437 9515
Site : http://www.mcjp.asso.fr
Tarif unique pour chaque séance :
3 €
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