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Bowling for columbine (c) D.R. FESTIVAL DE CANNES 2002
Forte présence du documentaire
Par Yann RAYMOND


Thierry Frémaux, récent directeur artistique du festival de Cannes, avait surpris tout le monde l’an dernier en retenant dans la sélection officielle un film d’animation produit par une major hollywoodienne. Cette année la surprise n’est pas venue de Hollywood, quoique Spirit en fut une mauvaise, mais de Flint (Michigan). Qu’est-ce qu’il y a à Flint ? Pas grand chose, si ce n’est le lieu de naissance de Michael Moore, dont le film Bowling for Columbine était en compétition officielle, ce qui n’était pas arrivé depuis pas mal de temps pour un documentaire (46 ans pour être précis). Inviter un réalisateur (agitateur-provocateur), avec un film tout aussi comparable, c’est marquer le festival d’une empreinte politique forte. Habituellement, il s’agit de fictions tournées dans des régions du monde généralement en guerre ou subissant un régime dont la déclaration des droits de l’homme est loin d’être le livre de chevet des dirigeants. Bowling for Columbine n’est pas un film venu d’Afghanistan, de Libye ou de Colombie mais des Etats-Unis d’Amérique, la première puissance mondiale, la référence des économistes, le pays qui a envoyé le premier homme sur la Lune, qui a libéré l’Europe de la Seconde Guerre Mondiale, …

  Bowling for columbine (c) D.R.

Précisément c’est le point de départ du rappel historique que nous propose Michael Moore, au milieu de son film, sur la politique étrangère américaine : il existe toujours un ennemi à combattre. Lors de sa conférence de presse, le réalisateur, a rappelé l’inquiétude et la lassitude de nombreux américains qui souhaiteraient que les dirigeants s’occupent un peu plus des problèmes qu’ils rencontrent à vivre dans une société où seule l’importance des profits compte au détriment des salariés. Détourner l’attention du citoyen vers l’action militaire du pays en Afghanistan ou en Irak, ou ailleurs, est une constante aux USA. Pendant ce temps, des milliers de gens sont licenciés : personne n'en parle, sauf quelques agitateurs comme Michael Moore. Le raccourci est flagrant et pourtant tellement vrai. Au pays de Mickey, le rêve américain s’éloigne, les désillusions sont nombreuses, alors que les entreprises continuent à engranger des profits toujours plus élevés. Si les licenciements sont plus fréquents au sein d’entreprises qui prospèrent, c’est en parti dû à l’absence d’un syndicalisme fort qui pourrait jouer le rôle de contre poids (dans certains secteurs en tous cas).

Bowling for Columbine est certainement le plus surprenant, le plus passionnant et le plus instructif de tous les films documentaires présentés. L’Amérique est un pays qui vit depuis quelques siècles dans un sentiment de peur, où l’autodéfense est semble-t-il un droit inscrit dans la constitution. Démission de l’Etat, résultat : 240 millions d’armes circulent aux USA. Sa fraîcheur et son audace ont valu à ce film le prix du cinquante-cinquième festival de Cannes, ce qui est vraiment mérité. Hasard du calendrier, Georges W. Bush, qui considère que Michael Moore représente un danger pour les Etats-Unis, se trouvait ce jour-là à Paris.


UN PORTRAIT DU PRODUCTEUR ROBERT EVANS

Yhe kid stay in the picture (c) D.R.
Un autre documentaire a marqué le festival : The kid stays in the picture de Brett Morgen et Nanette Burstein. Très classique dans sa construction, ce film résume en 90 minutes la carrière de Robert Evans, le directeur de production de la Paramount des années 70 et 80. Adapté de sa propre autobiographie, le film efface presque tous les aspects négatifs de cette figure emblématique de Hollywood. Sa relation à la drogue est évoquée rapidement, alors que ses rapports avec la mafia sont absents. Le fait que la voix off soit celle de Robert Evans et que le texte soit écrit par ses soins, laisse peu de place à une approche objective sur son parcours parfois chaotique. Le film revient longuement sur ses rapports avec Polanski et Coppola.

Quelques documents rares sont montrés comme la déclaration qu’il enregistre au préalable et projette ensuite aux patrons du studio, basés à New York, pour leur expliquer pourquoi il ne faut pas le virer. Robert Evans a très vite saisi le rôle qui lui avait été confié et a su marquer son temps par une approche passionnée du métier.




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The Kid Stays in The Picture :
site officiel du documentaire
Michael Moore : site officiel du réalisateur 
Télérama : conférence de presse de Michael Moore à Cannes