10 ANS DEJA …
Depuis maintenant dix ans,
l’Etrange Festival offre au regard du spectateur de cinéma
des objets filmiques allant de l’incunable légendaire
au film d’exploitation le plus crapuleux. " Il n’y
a que dans l’excès que c’est bon " énonçait
gravement l’un des libertins de Salo version Pasolini :
la réplique se fait principe au vu des programmations
successives de l’Etrange (qui est d’ailleurs une manifestation
interdite au moins de 18 ans) n’hésitant jamais à
aller chercher des bonheurs de cinéma dans ses territoires
les plus mal famés, les plus obscurs, et en reculant
par là toujours plus loin les limites du goût,
bon ou mauvais...
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Jonglant avec finesse entre
une programmation " auteuriste ", thématique
ou générique, l’Etrange Festival a su également
élaborer, de façon discrète mais remarquable
par son influence, une approche de l’histoire du cinéma
affranchie de toute catégorisation artificielle entre
" bons " et " mauvais "
films. Au même titre que le travail d’un Jean Pierre
Dionnet avec son programme Cinéma de Quartier
sur Canal +, l’Etrange Festival a contribué – et contribue
encore - à l’émergence d’une nouvelle forme
de cinéphilie, tout à la fois hédoniste
et pointue. Dès lors, le plaisir de l’amateur éclairé
rejoint celui du spectateur occasionnel, " l’œuvre "
se débusque, le " classique " se
révèle, par le jeu des contrastes rencontrés
au cours d’une programmation se faisant volontiers capharnaüm.
Pour mieux marquer cette
dixième année d’existence, l’Etrange Festival
propose une série d’hommages et de " cartes
blanches " à des cinéastes précédemment
honorés dans ses éditions : nous aurons
l’occasion d’y revenir au fil de la chronique journalière
que vous pourrez suivre en ligne tout au long de la manifestation.
Effectuons quand même un rapide tour d’horizon de ce
qui attendra l’aventureux spectateur, ultimes redites avant
le signal de départ…
COUP D’ŒIL
AVANT LE GRAND SAUT
Outre ce dixième
anniversaire fêté en grande pompe, les choix
de programmations de cette année pourrait constituer
l’application parfaite d’une " méthode "
toute de contraste et de paradoxe, puisqu’elle met à
l’honneur un auteur en devenir, l’éminent représentant
d’un genre, une œuvre jusque-là oubliée et méconnue,
et l’un de ceux qui est considéré (jusqu’à
cette rétrospective-découverte ?) comme
l’un des Rois des tâcherons. C’est donc à une
intégrale du cinéaste Kim Ki-Duk, un hommage
à Masaru Konuma et au réalisateur et acteur
Jean-Louis Trintignant, et une sélection des films
du tristement célèbre (il en rit) Herschell
Gordon Lewis, que nous convie cette année l’Etrange
Festival.
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