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11e Festival du film français de Yokohama (c) D.R. FESTIVAL DU FILM
FRANÇAIS DE YOKOHAMA


Du 18 au 22 juin 2003
Yokohama
Japon
Par Stephen SARRAZIN


QUI A TUE CATHERINE JACOB ?

  Catherine Jacob (c) D.R.
Pour cette première édition sans Daniel Toscan du Plantier, à qui l’on rendit hommage en rappelant son rôle auprès de Maurice Pialat - un maître qui demeure largement incompris sinon inconnu au Japon -,  UniFrance débarquait en force à Yokohama avec une armada représentant la diversité de l'industrie cinématographique en France. Preuve que le Japon demeure un marché fidèle et privilégié pour le cinéma français.

Au cours des années précédentes, notamment 2001, où la France s'affichait avec Amélie et Universal, ce festival consacrait relativement peu d'espace au jeune cinéma, et aux nouveaux auteurs. On jouait la carte d'un cinéma qui pouvait désormais rivaliser avec Hollywood, vieux rêve du cinéma français, qui ne trouvait pas forcément un écho auprès du public japonais qui attend de ce cinéma qu’il propose autre chose que de manifester une ambition américaine. Depuis deux ans, la situation ayant été bouleversée dans le milieu de la production, la sélection ne pouvait que refléter cet état des lieux, en revenant à cette notion de distinction culturelle européenne, de spécificité française. Ce fut dès lors la meilleure édition de ce festival depuis des années, atteignant un équilibre entre les grosses productions et la présence de stars telles que Vincent Pérez (Président de jury dans le cadre d'une compétition qui passe inaperçue), Jean Reno, Danielle Thompson et j'en passe et celle de jeunes auteurs dont les frères Larrieu, accompagnés de Mathieu Amalric, Marina de Van, Xavier Giannoli, et Valeria Bruni-Tedeschi.

Vincent Pérez (c) D.R.
Toujours difficile d'anticiper les goûts du public japonais, encore largement composé de femmes. Ainsi, Décalage Horaire de Danielle Thompson plaisait d'emblée grâce au couple Réno-Binoche. Et l'inénarrable 18 ans après de Coline Serreau faisait salle comble. Par contre Chouchou et Embrassez qui vous voudrez ont moins enthousiasmé la presse qui reste bien trop polie... Être et Avoir de Nicolas Phillibert continua d'enchanter les peuples. Chez les jeunes cinéastes, l'attachant Dans Ma Peau de Marina de Van provoqua quelques remous et sut trouver un distributeur, Uplink, qui se spécialise dans les cinémas de marge, tout en produisant des films tels que I.K.U. de Shu-Lea Chang ou Bright Future de Kyoshi Kurosawa (qui fit la terrible erreur de couper vingt minutes essentielles à son film présenté en compétition au dernier Festival de Cannes...). Un Homme un vrai fut l'un des vrais succès, critique et populaire, du festival ; les spectatrices émues devant Mathieu Amalric, dans le film et sur scène. Alain Guiraudie et Pas de repos pour les Braves trouva aussi un public, plus modeste, mais prêt à défendre ce film.

Enfin, excellent accueil fait à des premiers longs-métrages, celui de Xavier Giannoli, Les Corps impatients, et Il est plus facile pour un Chameau, de Valeria Bruni-Tedeschi. Tout ce beau monde était donc à Yokohama ; rencontres avec Xavier Giannoli, Marina de Van, les frères Larrieu, Mathieu Amalric et Valeria Bruni-Tedeschi. Manque de temps pour s'asseoir avec Claude Miller, que j'apprécie.