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Radiohead (c) D.R. CINEMATHEQUE
DE LA DANSE
HORS LIMITES

Actualités de la forme clip

15 et 16 novembre 2003
Cinémathèque Grands Boulevards
Paris


Pourquoi une programmation autour du clip à la Cinémathèque Française ?



Parce que la forme clip se rattache à deux histoires : celle de la chanson filmée (en d’autres temps aussi appelée phonoscène, soundie, scopitone…), et celle du cinéma en général, traversé par des chansons, par des créations de nouveaux rapports entre l’image et le son, et dont le cinéma contemporain compose un florilège permanent.

  Marylin Manson (c) D.R.

Et en effet, le clip approfondit quelque chose de l’image : qu’il s’agisse des vitesses, du travail sonore, de la recherche plastique, de la performance, le clip démontre constamment qu’il n’est pas une forme acculturée.

Dans ces échanges permanents entre le cinéma de fiction et le clip, des cinéastes réalisent quelques chefs d’œuvres de la chanson filmée (David Lynch, Wong Kar-Waï, F. J Ossang, Jean Epstein, Abel Ferrara, le Groupe Medvedkine et Chris Marker, Santiago Alvarez…), et certains réalisateurs de clips proposent des films aussi brefs que stupéfiants (Michel Gondry étant sans doute le plus formaliste et le plus passionnant).

On a souvent fait du clip le valet d’une industrie de promotion. C’est souvent vrai, mais c’est aussi faire l’impasse sur la puissance critique du clip, qu’il s’agisse d’une commande commerciale ou d’un geste individuel de réflexion ou de révolte (de Johanna Vaude à Chris Korda et Marilyn Manson).

Catherine Ringer (c) D.R.

Et c’est là que se noue le lien somptueux entre la chanson et l’avant-garde, qu’incarne Marc’O (le réalisateur des mythiques Idoles), qui offre à Catherine Ringer et à Génération Chaos leurs performances les plus radicales, dont les gestes se prolongent dans une création visuelle et de montage absolument inédite.

Dans les formes de montage spécifiques qu’invente la forme clip, faites de sérialité et de ruptures, le geste de danse et de performance trouve des figurations inédites, oscillant constamment entre continuité et discontinuité, critique radicale par le corps et fantasme de légèreté absolue. Les performances les plus radicales renouent même avec une histoire encore méconnue de la danse (Catherine Ringer et Hanin Elias, la chanteuse d’Atari Tennage Riot, renouant à la fois avec Catherine Hessling, Valeska Gert et la tradition des « danseuses épileptiques » de la fin du 19ème siècle, qu’illustra remarquablement Polaire).