Qu'on se le dise : nul n'échappera
à la sorcellerie en cette fin d'année 2001.
Nouveau siècle, nouveau millénaire, mais toujours
la même attirance pour les forces obscures. En ce Noël
2001, petits et grands auront leur ration de mystère,
les uns avec Harry Potter, les autres avec Le Seigneur
des Anneaux. Warner et New Line se sont donnés
le mot : décembre verra le choc des Titans, et pour
gagner ce duel sur grand écran, rien ne vaut une bonne
campagne marketing.
Harry Potter est né
dans l'imagination de Joanne Kathleen Rowling dans le milieu
des années 90. Le premier tome des aventures de l'apprenti
sorcier est sorti en 1997. La saga compte aujourd'hui 4 tomes,
et 100 millions d'exemplaires vendus à travers le monde.
L'auteur a promis d'en écrire sept en tout, soit autant
de films à réaliser pour la Warner, qui, après
Harry Potter à l'école des sorciers,
a déjà mis en chantier l'adaptation des tomes
2 et 3, et compte bien aller jusqu'à 7.
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Inutile de dire qu'avec
un tel succès de librairie, l'adaptation cinématographique
est des plus attendues. Pour réussir le pari, il fallait
donc une puissante campagne marketing. Dès l'année
2000, la Warner a mis la pression sur les fans : pas question
de squatter le web, Harry Potter est une marque maison. Le
studio a donc fait fermer nombre de sites aux couleurs du
petit sorcier. Ces intimidations n'ont pas impressionné
tout le monde, et la jeune Claire Field, tel David contre
Goliath, a fini par conserver son site ouvert. Si la Warner
a longtemps argué auprès de la presse vouloir
préserver ses droits sur les bandes-annonces et autres
photos, la véritable raison de son acharnement était
tout autre : le studio voulait surtout un contrôle absolu
sur le film, sans aucune mauvaise publicité.
Sous la pression, le studio
a consenti à lâcher quelques photos du jeune
Daniel Radcliffe, interprète du petit magicien, au
début de l'année 2001. Le premier teaser est
sorti en mars. L'affiche en mai. Et ainsi de suite, les bandes-annonces
et nouvelles affiches se sont succédées au compte-gouttes,
mais suffisamment régulièrement pour que l'attention
ne retombe pas. Savamment entretenue, l'attente a porté
ses fruits. En Angleterre, ce sont plus de 500 000 spectateurs
qui ont réservé à l'avance leur ticket
sur le web. Idem aux Etats-Unis, où lors de sa sortie,
Harry Potter à l'école des sorciers a
enregistré un chiffre record de 90,3 millions de dollars
de recettes en 3 jours, soit 18 millions de plus que Le
Monde perdu, qui détenait jusque-là le meilleur
score. D'après les observateurs, le film devrait dépasser
les 250 millions de dollars de recettes sur l'Amérique
du Nord, auxquels il faudra bien sûr ajouter les recettes
réalisées à l'étranger. Voilà
qui devrait assurer la rentabilité du film, qui affiche
un budget de 126 millions de dollars, auxquels s'ajoutent
les dépenses de marketing.
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Comme on ne se prive pas
d'une source de profits assurés, Harry Potter est un
ami qui en veut à votre portefeuille. En ce temps de
l'avent, pas un magasin qui ne propose parmi ses promotions
de Noël le gel douche, le pyjama, les livres, le CD,
les jeux et poupées,... Harry se décline à
toutes les sauces et se savoure évidemment avec un
coca : la marque a versé plus de 150 millions de dollars
pour être partenaire du film. Ce sont ainsi quelque
850 millions de bouteilles et canettes qui seront redesignées
aux couleurs du petit sorcier. Un brin de moralité
dans ce monde de fric : J.K.Rowling a refusé certains
contrats jugés incompatibles avec le héros,
notamment ceux avec les fast-foods. Un belle intention philosophico-éducative,
qui ne doit pas toutefois pas masquer les ambitions pécuniaires
autour du petit sorcier sur le marché des produits
dérivés, estimé à quelques 500
millions de dollars.
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