Par
Richard DALLA ROSA
Témoignage de Chantal TESCHE
de Alter Ego Production
La détection est la première
phase du doublage, si on ne compte pas la projection du film
et le devis fait pour compter les comédiens, d'ailleurs
payés au nombre de lignes. Mon travail, comme son nom
l'indique, est de détecter non seulement les paroles,
mais tous les bruits que les acteurs font avec la bouche.
On place sur un dérouleur du dépoli (un film
35 mm perforé, transparent et en même temps,
comme son nom l'indique, dépoli), soit du détecto
(même film 35 mm mais teint dans la masse en "crème"
ou en blanc) qui défile en même temps que le
début du film, en écoutant la bande-son (la
V.O. avec les bruits de fond, la B.O., et les paroles originales
évidemment). Il ne faut pas confondre avec la Version
Internationale, où la piste sur laquelle est enregistrée
la voix des acteurs est tronquée, afin de laisser place
aux voix françaises évidemment. D'ailleurs,
les V.I. des films français sont bien meilleures que
celles des films américains parce qu'ils mettent plein
de choses dedans.
Les V.I. sont faites par l'équipe
de montage, puis elles sont envoyées au mixage. Pour
revenir à la détection, je dois indiquer tous
les mouvements de lèvres sur ma bande de papier,
même si l'un des personnages ne dit rien à
limage. En fait, la personne qui détecte est en quelque
sorte l'assistante de l'adaptateur. Je dois donner toutes
les indications possibles pour optimiser le travail du doublage
en lui-même. Je dois préciser les labiales,
les demi-labiales : on fait de la linguistique appliquée
! Tout le doublage est dans l'écriture et dans le
jeu des acteurs, et nous devons ajuster tout cela. Notre
travail est une espèce de partition pour soutenir
le jeu d'adaptation à venir. Nous préparons
le terrain.