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Carles Bosch (c) D.R. RENCONTRES INTERNATIONALES
DU FORUM DES IMAGES

CARLES BOSCH

Réalisateur
ParJulie REMY


Reporter pour la télévision catalane depuis 1984 (notamment pour 30 Minutos sur TV3), Carles Bosch a réalisé plusieurs reportages sur la guerre du Golfe, la Bosnie et le Kosovo qui furent récompensés par de nombreux prix dans différents festivals internationaux. Il a aussi réalisé des documentaires traitant de faits divers en Afghanistan, Iran, Irak, les Philippines, Mozambique, Cuba, Mexique. Balseros, présenté à l’occasion des Rencontres Internationales du Forum des Images, est son premier reportage cinéma.



  Balseros (c) D.R.

Objectif Cinéma : Contrairement à la plupart des autres réalisateurs présents aux Rencontres du Forum des Images, vous ne venez pas du milieu du cinéma mais plutôt du journalisme. En quoi cette formation vous a servi ou desservi dans la réalisation de Balseros ?

Carles Bosch : Etre journaliste à la télé, c'est déjà une école d'image, et je dirais même une école du cinéma parce que j'ai fait plusieurs reportages qui sont passés à la télévision où il y avait déjà un rythme, une chronologie propre au langage cinématographique. Je défends complètement cette approche avec mon film. C'est un reportage cinéma, pas un documentaire cinéma. Je crois que le reportage peut avoir un rythme trépidant et que les gens s'amusent en voyant le film comme si c'était de la fiction, alors que souvent les documentaires peuvent être perçus comme ennuyeux.


Objectif Cinéma : Est-ce que la réalisation de votre premier film vous a donné envie de continuer en cinéma ?

Carles Bosch : Absolument, je veux continuer. Dans trois mois, je dois rentrer à la télévision pour reprendre mon émission, mais bien sûr ce n'est pas la même chose de faire un 52 minutes ou un long métrage de cinéma. Même si Balseros fonctionne très bien, je ne peux pas assurer à n'importe quel producteur que le prochain film marchera aussi fort. En fiction, on peut le dire parce qu'on décide de l'histoire, mais pour un reportage, on dépend du hasard. C'est pour cela que j'ai dit que j'avais eu beaucoup de chance pour Balseros.


Balseros (c) D.R.

Objectif Cinéma : Vous semblez vouloir rapprocher le documentaire de la fiction.

Carles Bosch : Oui, et c'est pour ça que la chronologie est importante. Elle donne les repères nécessaires pour regarder un documentaire comme si c'était une fiction. Je veux continuer à tourner des sujets où même s'il n'y a qu'un personnage ou deux, ils représentent la majorité. Et ça, c'est du journalisme.


Objectif Cinéma : Avez-vous besoin de vous sentir utile dans votre métier ?

Carles Bosch : Oui, et c'est vrai que j'ai fait ce film-là après une période de trois ou quatre ans où je ne me sentais plus trop à l'aise dans mon métier parce que je n'ai pas eu l'occasion de faire des reportages où je sentais que ça servait à quelque chose. Pendant la guerre de Bosnie, j'avais l'impression que le fait d'expliquer servait à quelque chose. Et finalement un journaliste, c'est quelqu'un qui explique. Si je ne sens pas ça en reprenant mon métier, le cinéma va me manquer. Déjà je commence à regarder autour de moi et à chercher mon prochain sujet.