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Dans ma peau (c) D.R.

Objectif Cinéma : Et dans vos courts-métrages, ainsi que dans Regarde la Mer de François Ozon, il y avait cette envie de tailler, d'entrer dans la matière, du film, des personnages.

Marina de Van : Oui c'est vrai. Par contre, pour me distinguer de la performance, de la trace, etc, je voulais bien démarquer ce terrain-là. Mon personnage ne prend pas de photos pour les montrer aux autres, sa démarche est différente, ce n'en est pas une de représentation. La performance présuppose qu'on se donnera à voir, or c'est tout le contraire qui se passe dans le film. Elle s'isole de plus en plus, seule avec son corps, et les photos qu'elle prend ne sont que pour elle.


Objectif Cinéma : Et à propos de votre corps, pour l'avoir vu dans Regarde la mer, on a l'impression que vous avez fait un travail considérable. Vous me faisiez penser, cette fois avec Dans Ma Peau, à Linda Hamilton dans Terminator 2.

Marina de Van : (rires) Oui, oui, ça c'est simplement parce que ma vie privée a changé. Je me suis mise à une forme de yoga athlétique, dynamique, que je pratique avec passion, régulièrement, deux heures par jour. D'ailleurs je suis en manque dès que je n'ai pas l'occasion d'en faire. Je m'y étais mise avant le film, et en me voyant par la suite, j'étais un peu embêtée, de me voir, disons, musclée, forte, bref avec le corps d'une femme qui visiblement s'en occupe, alors que mon personnage redécouvre le sien, se lance dans un nouveau rapport avec son corps. Mais les gens n'ont pas trouvé ça gênant, ils ne ressentaient pas cette contradiction et ça m'a soulagée.

  Dans ma peau (c) D.R.

Objectif Cinéma : C'est votre premier long-métrage. Combien de temps cela vous a-t-il pris de mener ce projet à terme ?

Marina de Van : Environ deux ans, de l'écriture au financement du tournage. Mais j'y pensais bien avant cela, en voulant tourner un court-métrage qui aurait été la scène de mon film avec l'écran divisé en deux, où l'on voit une partie du corps d'un côté, et la photo de l'autre. Mais ça me semblait... voilà, trop conceptuel, je voulais qu'il y ait des choses autour, qu'il y ait des personnages, et une histoire. J'ai donc commencé à y réfléchir avant d'écrire le scénario. Je ne voulais pas qu'elle soit une caricature, quelqu'un qui aurait été trop décalé du réel. Je tenais à ce qu'on suive son parcours, qu'on en ait le temps nécessaire, il fallait une durée.