Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     


 

 

 

 

 
Alain Chabat (c) D.R.

Objectif Cinéma : Au niveau du décor, le film ne fait pas un usage abusif des effets spéciaux.

At Hoang :  En accord avec Alain Chabat et la production, j’ai tenu à faire des effets mécaniques en direct pour la scène de la bataille. Eviter autant que possible la post-production et faire évoluer les personnages dans le décor, sur des plans très larges.

Les colonnes qui s’écroulent, les boulets qui cassent l’aigle au-dessus de l’entrée, c’est fait en direct, par des spécialistes en explosions. Cela donne un côté vivant, artisanal, proche de la bande dessinée. Le film comporte bien sur des maquettes (le bateau des pirates) et des mattes incrustés numériquement. Pour certains d’entre eux, j’avais d’autres idées que celles que l’on voit dans le film. Mais on agit bien sur en concertation, et au final, c’est le réalisateur qui tranche, c’est son film.


Objectif Cinéma : Après ces sommets - en termes de budget - et un film américain, comment redescend-on vers la production courante du cinéma français ?

At Hoang : Sans problèmes, même s’il n’y a pas autant d’argent. Il faut être ouvert à tout, ne pas avoir de style. On nous demande d’être des bons techniciens plutôt que des artistes. Nous devons reconstituer ou transposer des choses existantes, en appliquant nos connaissances. Il n’y a guère que pour les histoires extraordinaires où il y a création originale.

D’ailleurs, sur un film, la part de création ne représente que le quart du travail. Le reste est politique, comptabilité, gestion. C’est valable pour les petits comme sur les gros budgets où l’on s’entoure d’assistants qui ne font que du dessin, alors que d’autres sont chargés de mettre à jour les dépenses, les salaires de l’équipe, les fournitures…

  Une femme de ménage  (c) D.R.

Objectif Cinéma : La moitié de l’action de Une femme de ménage se déroule dans un appartement avec, en découverte et bien en évidence, la façade d’immeuble en face.

At Hoang : Le décor a été placé sur praticable, à 1m de hauteur pour ne pas voir le sol du plateau quand la caméra s’approche de la fenêtre. La découverte est éloignée de 5m, ce qui correspond à certaines rues étroites proches de la rue de Seine. On n’a pas triché sur l’échelle, mais sur les proportions des fenêtres, soigné leur position pour avoir des perspectives intéressantes. Surtout, on a voulu une découverte vivante. Les fenêtres s’ouvrent, on voit des bouts d’appartements, il y a des figurants, même des pigeons. Ce qui accentue le réalisme, c’est la lumière de Christophe Gauthier qui montre cette découverte au lieu de l’effacer. On a trop tendance à brûler (4) les découvertes, surtout s’il s’agit d’agrandissements photographiques.