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Objectif Cinéma :
Au niveau du décor, le film ne fait
pas un usage abusif des effets spéciaux.
At Hoang : En accord
avec Alain Chabat et la production, j’ai tenu à faire des
effets mécaniques en direct pour la scène de la bataille.
Eviter autant que possible la post-production et faire évoluer
les personnages dans le décor, sur des plans très larges.
Les colonnes qui s’écroulent, les boulets qui cassent l’aigle
au-dessus de l’entrée, c’est fait en direct, par des spécialistes
en explosions. Cela donne un côté vivant, artisanal, proche
de la bande dessinée. Le film comporte bien sur des maquettes
(le bateau des pirates) et des mattes incrustés numériquement.
Pour certains d’entre eux, j’avais d’autres idées que celles
que l’on voit dans le film. Mais on agit bien sur en concertation,
et au final, c’est le réalisateur qui tranche, c’est son film.
Objectif Cinéma : Après
ces sommets - en termes de budget - et un film américain,
comment redescend-on vers la production courante du cinéma
français ?
At Hoang : Sans problèmes,
même s’il n’y a pas autant d’argent. Il faut être ouvert à
tout, ne pas avoir de style. On nous demande d’être des bons
techniciens plutôt que des artistes. Nous devons reconstituer
ou transposer des choses existantes, en appliquant nos connaissances.
Il n’y a guère que pour les histoires extraordinaires où il
y a création originale.
D’ailleurs, sur un film, la part de création ne représente
que le quart du travail. Le reste est politique, comptabilité,
gestion. C’est valable pour les petits comme sur les gros
budgets où l’on s’entoure d’assistants qui ne font que du
dessin, alors que d’autres sont chargés de mettre à jour les
dépenses, les salaires de l’équipe, les fournitures…
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Objectif Cinéma :
La moitié de l’action de Une femme
de ménage se déroule dans un appartement avec, en découverte
et bien en évidence, la façade d’immeuble en face.
At Hoang : Le décor a
été placé sur praticable, à 1m de hauteur pour ne pas voir
le sol du plateau quand la caméra s’approche de la fenêtre.
La découverte est éloignée de 5m, ce qui correspond à certaines
rues étroites proches de la rue de Seine. On n’a pas triché
sur l’échelle, mais sur les proportions des fenêtres, soigné
leur position pour avoir des perspectives intéressantes. Surtout,
on a voulu une découverte vivante. Les fenêtres s’ouvrent,
on voit des bouts d’appartements, il y a des figurants, même
des pigeons. Ce qui accentue le réalisme, c’est la lumière
de Christophe Gauthier qui montre cette découverte au lieu
de l’effacer. On a trop tendance à brûler (4) les découvertes,
surtout s’il s’agit d’agrandissements photographiques.
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