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Le Monde vivant (c) D.R. (c) D.R. EUGENE GREEN
Réalisateur
Entretien réalisé
en décembre 2003
Par Philippe CHAPUIS

UN « MARTIEN PATRIARCHE »

La genèse du Monde Vivant

Eugène Green : Toutes les Nuits, mon premier long-métrage a été écrit en 1994, tourné en 1999 et n’est sorti qu’en 2001. Le Pont des Arts que j’espère tourner à partir de la mi-février, c’est un scénario que j’ai commencé en 1997 et qui languit depuis très longtemps. J’espérais le tourner plus tôt, mais comme on n’arrivait pas à trouver un financement, même minimum, pour le faire, on m’a conseillé de voir si je n’avais pas un projet qui pouvait rentrer dans la catégorie des courts-métrages… J’avais sous le coude le scénario du Monde Vivant que j’ai écrit très rapidement à la fin de 2001, juste après le tournage du Nom du Feu. Je me suis dit que si je trouvais un sujet pour un film d’une petite heure, il pourrait sortir en salles avec le court-métrage. J’ai obtenu l’aide au court-métrage du CNC, un peu d’argent de la Délégation aux Arts Plastiques, une aide en nature du Fresnoy (qui nous a prêté la caméra) ainsi qu’une aide généreuse d’Eva Truffaut qui a permis de boucler le budget du tournage.  Les frères Dardenne ont apporté un complément qui a permis de faire la post-production. Le tournage s’est donc déroulé dans les conditions du court-métrage : les gens n’étaient pas payés et il a fallu tourner en un minimum de jours.

À l’arrivée, le film dure une heure et quart, et du point de vue administratif, c’est un long-métrage : il a donc pu être proposé aux différentes sélections de Cannes, et il a été choisi par la Quinzaine des réalisateurs.

  Toutes les nuits (c) D.R. (c) D.R.

Objectif Cinéma : Le film aurait-il été très différent s’il avait été financé comme un long-métrage ?

Eugène Green : Si on avait eu plus d’argent, les comédiens et les techniciens auraient été payés, on aurait pu tourner en six semaines au lieu de trois et demi, et on aurait pu utiliser la pellicule 35mm au lieu du Super16. Sur ce dernier point, cela nous aurait évité bien des problèmes au moment du « gonflage » et de l’étalonnage, qui ont duré six mois ; mais sinon, esthétiquement, à quelques détails près, l’univers du film n’aurait pas été différent.