LE GRAND BILL
Il y a près d'un an et demi, Sofia Coppola tournait Lost
in Translation à Tokyo. Parmi les gens de l'équipe domestique
se trouvait Fumihiro Hayashi, qui tient le rôle de Charlie Brown,
le guide des nuits de la ville. Hayashi est lui-même un personnage
étonnant, vaguement producteur, hédoniste, directeur du magazine
Dune, objet de presse de luxe qui parait deux fois par
année, consacré à la culture, la mode, la photographie. Un magazine
auquel j'ai collaboré à 4 ou 5 reprises ; comme il parait deux
fois l'an, cela pourrait faire de moi un collaborateur régulier...
Pas vraiment, je boude trop souvent les fêtes de lancement de
nouvelles boutiques... Néanmoins, ce contact me permettait d'avoir
une idée où l'équipe du film allait se trouver, d'être un peu
présent, discrètement, et de causer pendant le tournage du film
avec Bill Murray, l'un de mes véritables héros du cinéma contemporain.
Dix-huit mois plus tard, Bill Murray a remporté un Golden Globe,
un BAFTA Award en Angleterre, et il est favori, avec Sean Penn,
pour l'Oscar du meilleur acteur. L'entretien est paru au Japon
l'année dernière, en voici quelques extraits…
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Objectif Cinéma :
Bonjour Monsieur Murray, je tenais
à vous dire que j'avais vu, il y a près de vingt ans, en salles,
Le fil du rasoir.
Bill Murray : On va prendre
un café ?
Objectif Cinéma :
Vous avez remarqué que Sofia
Coppola tourne dans la ville sans se soucier des autorisations
? Est-ce le plus « petit » film dans lequel vous
ayez tourné ?
Bill Murray : Dit comme
ca, oui, mais ca pourrait bien être le rôle le plus satisfaisant
de ma carrière. Et lorsqu'on tourne dans la rue, en accélérant
le rythme tout en écoutant les bulletins météo, on parle du
typhon du siècle... on devient tous membre de l'équipe. Je
fais rigoler l'équipe, et... j'ai mis quelques câbles dans
la camionnette.
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