Carmine, groupe parisien
du début des années 90, marqué par les
premiers Sonic Youth, The Raincoats et autres Dog Faced Hermans,
constitue sans doute le plus grand trésor musical existant.
Et comme tout les trésors, il est inconnu du grand
public et difficilement accessible. Des guitares claires,
dissonantes, des textes lumineux servis par les voix de velours,
hauts perchées de Julien et Isabelle, des batteries
inventives ( et Dieu sait que c'est rare), des basses ondoyantes
auraient dû propulser le groupe à l'avant scène
au côté d'un Dominique A ou d'un Yann Tiersen.
Mais victime d'une trop grande originalité, en avance
sur son temps, le groupe avec des chansons telles l’envoûtante
Fragmented Days, l'incroyable Destruction of a heart,
l'ingénieuse Quadrille ou bien encore la si
délicate Personne et toi non plus n'a pas obtenu
la reconnaissance et l'écho escompté.
Pourtant jamais aucun groupe n'a su avec une telle pureté,
une telle force exprimer des mots si vrais créant une
intimité que peu de films ou peut être "Sombre"
de Philippe Grandrieux (ou "La naissance de l'amour" de Philippe
Garrel ) ont su parfois défricher. Les images crées
par ce simple son d'ambulance sur Fragmented Days,
ce flanger ondoyant sur le dernier morceau de Visual, ces
lents arpèges qui au rythme d'une fine pluie ordonnaient
un lieu imaginaire où tout n'est que calme, luxe et
volupté... Que dire de ces voix si délicates
de When You go, Si peu de choses à dire
qui ouvraient sur un monde nouveau, tel l'émerveillement
qui étreint la première fois que l'on découvre
la simple image d'un film super 8. Carmine est le groupe de
l'émerveillement permanent où la lumière
du cadre était toujours révélée...
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