Erigés comme les créateurs
d'un nouveau genre le "post rock" , traduisez donc l'après
rock, les chicagoans de Tortoise reviennent sur le devant
de la scène. Après un très médiocre
TNT ( dont les clips par contre étaient très
réussis ) qui faisait suite au plutôt novateur
millions now living will never die, Tortoise revient
au source de sa musique. Trois ans leur auront été
nécessaires pour donner jour à leur quatrième
album :Standards. Celui-ci renoue avec les traditions
du groupe et joue la carte de l'improvisation entre rock et
free jazz, mais ici, avec une épure considérable
par rapport à ses précédents essais,
parfois franchement encombrés d'une instrumentation
superflue (les innombrables xylophones et ondes de TNT). Aussi
tout ce qui faisait de Tortoise, le groupe culte que l'on
sait est de retour : des rythmiques efficaces, des guitares
trémolos toujours jazzy, et quelques bonnes idées.
Cette musique souvent répétitive qui pouvait
s'écouter dans certains films expérimentaux,
voire d'étudiants en faculté, sort cette fois
des sentiers battus et trouve une unité mainte fois
recherchée mais jamais atteinte. Excepté le
titre Monica quelque peu raté, l'album s'avère
relativement homogène et se compose de réussites
notables: Firefly ou bien encore Blackjack.
Bien qu'il ne s'aventure pas sur les chemins de traverses
de Millions now living will never die, le dernier opus
de Tortoise est un de ses disques quelque peu paresseux, qu'il
est agréable d'écouter un de ses dimanches de
traîne...