Fort d'un premier album très personnel
L'avenir est devant, Mendelson a bien évolué.
Les chansons acerbes de leur essai précédent se
voient agrémenter d'une touche jazzy, non négligeable
( la présence de Noêl Akchoté y est sans
doute pour quelque chose). La rage au ventre cet album n'est
pas très éloignée de l'anarchiste mon
cerveau dans ma bouche du groupe Programme, toujours sur
le label nantais Lithium, maison mère de Dominique A.
Ces guitares saturées au bord de l'évanouissement,
cette atmosphère poisseuse, sexuelle, dure, du début
de l'album se délite pour laisser place à des
chansons solitaires, malades, entre deux bancs Où
est passé le week-end ? Préalablement le magnifique
et sombre Monsieur Pinto où l'histoire de pauvres
travailleurs qui ne voient plus le jour, qui perdent leur vie
à la gagner aura marqué les esprits. La densité
des morceaux mettent en exergue la lâcheté de ces
personnages minables Monsieur. On pense parfois au cinéma
d'un Bruno Dumont ...tant l'impression de promiscuité
se fait sentir... L’impressionnant morceau éponyme aurait
été la bande originale parfaite à Seul
contre tous de Gaspar Noé. Ces morceaux nous touchent
et nous impriment un sentiment de rejet inévitable de
la société anxiogène dans laquelle nous
vivons. Electricité sale, contrebasses martiales, viennent
servir les textes d'un Pascal Bouaziz plein de souvenirs douloureux.
Mendelson porte en sa musique une énergie, une puissance
émotionnelle propre aux grandes solitudes, et qui n'en
est encore qu'à ses balbutiements. Le prochain album
pourrait bien sonner l'heure du succès.
|