Après un décevant
" Can our love… " Les Tindersticks nous
reviennent avec la sortie bien tardive de la mirifique bande
originale de Trouble Every Day. Ce retard pour cause
d’un visuel – d’ailleurs très réussi – commandé
par le groupe lui-même, aura exacerbé le désir
de succomber au doux poison disséminé au sein
de cette perfection cinématographique mais avant tout
technique que constitue le grisant Trouble Every Day
. Alors que l’ennui pointait parfois son nez sur leurs deux
derniers opus, disques mollassons, tranchant avec la luxuriance
et la nervosité de leurs débuts, Trouble
Every Day fascine. Autant dire que la métamorphose
est totale. Organique et intemporelle, cette musique agit
sur les êtres tel un vortex en pleine turgescence et
corrobore sans conteste au cauchemar éveillé
du film de Claire Denis. Entre élégiaques envolées
de violons et basses souterraines, la musique des Tindersticks
grouille et côtoie les ténèbres tel le
fabuleux Love thème, symphonie extatique et
sensorielle. Tout en clairs-obscurs ces compositions collent
aux images comme le virus purulent en Vincent Gallo et Béatrice
Dalle…
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Non content d’illustrer
la dérangeante sensualité du film, Les Tindersticks
se transcendent et confirment leur capacité à
explorer de nouveaux horizons musicaux. En atteste l’étonnant
Room 321, qui n’est pas sans rappeler certains titres
du multi-instrumentiste Pierre Bastien. Véritables
oraisons funèbres, la langueur, la mélancolie
frappent l’auditeur avec Killing Thème ou Closing
Titles. Les mots manquent pour traduire l’envoûtement
de ce disque qui se révèle être, sans
aucun doute, l’une des plus belles bandes originales accouchées
à ce jour.
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Titre : Trouble Every Day
Interprète :
Tindersticks
Editeur : Naive
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