Objectif cinéma : La Splendeur des Amberson d’Orson Wells (Médiathèque)

"On ne peut plus écrire de la même façon au cinéma après les Amberson. Ce film réalise une sorte de progrès dialectique dont l'histoire confirmera certainement l'importance" écrivait André Bazin dans L'Ecran Français (n° 134, 20 janvier 1948). Si Citizen Kane s'apparente en effet volontiers à un stupéfiant "discours de la méthode", La Splendeur des Amberson reste certainement, n'en déplaise à d'aucuns, le film le plus abouti de son créateur. Esprit brillant et parfois caustique de dialogues véhiculant des idées non surannées sur l'amour, le bonheur et l'amitié, éclairages travaillés au dégradé près (c'est l'une des plus belles réalisations photographiques de Stanley Cortez), immobilité étudiée de la caméra, emploi systématique de la profondeur de champ, structure du langage cinématographique excellemment maîtrisé, inventions stylistiques raffinées, interprétation éblouissante : chaque image, chaque plan, chaque séquence trahit le talent du cinéaste. Une œuvre emblématique, poussée au plus loin du génie cinématographique d'Orson Welles et de son incroyable capacité à mettre en scène, pour l'occasion, la réalité de l'Amérique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe.

André Bazin, de nouveau : "Orson Welles n'a peut-être pas réinventé le cinéma, mais il a eu au moins l'idée de s'en servir." (in L'Ecran Français, ibid)

BONUS : En complément de cette édition limitée présenté dans un coffret, un entretien avec Bill Krohn, un entretien audio avec Orson Welles par Peter Bogdanovitch (journaliste, cinéaste américain) où le réalisateur parle du film et décrit la fin qu’il aurait souhaitée (50 mn), un entretien avec Jean Douchet qui Analyse le film et de son contexte et la bande-annonce en version originale sous-titrée du film.