SYNOPSIS :
Thursday l'austère colonel (interprété par un Henry Fonda imperturbable
et hiératique derrière sa moustache lissée) débarque à Fort
Apache accompagné de sa fille Philadelphia (innocente Shirley
Temple). Il y fait la connaissance du Capitaine York (John Wayne,
quadragénaire en diable), homme de terrain, fin connaisseur
des Indiens. Dans le décor somptueux de Monument Valley, (que
Ford a souvent filmé), le différend entre ces deux hommes se
réglera au cours d'une bataille engagée par Thursday. Rigide,
persuadé (à tort) d'avoir raison, il emmène ses troupes à l'assaut
de Cochise, venu selon York, pour parler de paix. Le massacre,
aussi violent qu'inéluctable, rappelle celui de la troupe du
général Custer à Little Big Horn, par Sitting Bull en 1876. |
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Le massacre de Fort-Apache,
l'un des meilleurs westerns de John Ford, le premier de sa
célèbre trilogie sur la Cavalerie (composée
de La charge héroïque, en 1949, et de Rio
Grande en 1950), est très représentatif
de son cinéma. On y retrouve dès les premières
séquences, ces personnages secondaires bavards et blagueurs,
qui, dans le cas présent, nourrissent la chronique
sociale : Ford dépeint les us et coutumes de l'univers
de la Cavalerie. La scène du bal rituel des sous-officiers
et de son interruption mêle assez habilement la cocasserie,
le sérieux du rite militaire, le romantisme d'un baiser
amoureux (entre Philadelphia et le jeune O'Rourke) et l'imminence
du combat meurtrier. Ford filme l'affrontement final avec
une très grande maîtrise, où l'ampleur
des travellings accompagnant les chevaux au galop, a autant
de majesté que les silences de la rencontre entre Cochise
et York, perdus dans la poussière.
Lors de la séquence
finale, York préfère laisser entendre à
des journalistes que Thursday était un héros.
14 ans avant, Ford évoquait déjà cette
opposition du mythe et de la réalité, qu'il
développera dans L'homme qui tua Liberty Valance.
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