SYNOPSIS
: Cinq hommes, d’origines diverses (l’un est coiffeur, l’autre
maître d’hôtel…), sont engagés comme garde
du corps par un " parrain " des Triades
sur qui pèse une menace de mort. Les tentatives d’assassinat
et les fusillades succèdent au quotidien de ce collectif
fugace ; une camaraderie éclôt. |
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Suite à son triomphe
au festival de Berlin en 2001, ce polar nonchalant connut
les honneurs d’une distribution en salles en France. The
Mission amorce cependant dans le travail du réalisateur-producteur
Johnny To une nouvelle période, après la série
de polars mélodramatiques et ultra-violents construit
autour de l’acteur Lau Ching-Wan (the Longest Nite, Beyond
Hypothermia…). On a pu ainsi parler dans la presse française
de l’influence de Takeshi Kitano sur la mise en scène
de To. En effet, le jeu minimaliste, inhabituel dans le cinéma
hong-kongais (si l'on met de côté les exceptions
John Woo et Wong Kar Wai) et les fusillades hiératiques,
évoquent lointainement le Sonatine, réalisé
par Kitano en 1993. Cependant, c’est plutôt la " coolitude "
du travail d’un autre cinéaste phare des années
90, le bien oublié Quentin Tarantino, que vient rappeler
la mission absurde de ces porte-flingues hébétés.
L’étrangeté de The Mission se construit
donc dans le va-et-vient, entre le plaisir de la boursouflure
cinétique si typique du cinéma de Hong-Kong,
se retrouvant dans les quelques séquences de fusillades,
et une attention peu commune portée à la vacuité
et aux latences du récit, directement issu de la " pop
attitude " tarantinienne. À cet égard,
les opérations portées sur la typologie des
petites vedettes que sont Anthony Wong ou Roy Cheung, traditionnellement
abonnés aux personnages de meurtriers hystériques,
est passionnant.
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Le film souffre cependant
d’une mise en scène bancale, partagé entre une
virtuosité confinant au précieux dans les séquences
d’action, et le caractère trop systématique
du recours au " plan-séquence muet " :
tarte à la crème d’un cinéma de genre
en quête de respectabilité ? The Mission
est donc un film essentiellement formaliste, dans son intention
assez opportuniste de recyclage des figures du néo-polar
américain. A cet égard, le film donne à
voir dans la brillante séquence du guet-apens dans
un centre commercial ce qu’aurait pu être la fusillade
dans l’escalator du Carlito’s Way de Brian de Palma.
Le dernier film de Johnny To, Full Time Killer (2001),
poursuivra cette esthétique de la reprise et de la
variation en la situant au cœur même de son dispositif
narratif, puisque son personnage principal est un tueur cinéphile
agençant ses meurtres en se référant
à des films d’action américain.
BONUS :
Le DVD comprend en supplément un entretien de 15 mn
avec Johnny To (qui nous explique le travail effectué
avec des acteurs dépaysés par les partis pris
du cinéaste) ainsi que les habituelles filmographies
du cinéaste et des principaux comédiens, la
Bande-annonce, l’affiche, une galerie photo ainsi qu’une section
Rom qui comporte des fonds d’écrans, un écran
de veille pour PC et des liens internet. Les menus,
soignés, bénéficient d’une animation
en image de synthèse qui réjouira l’amateur.
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Titre :
The Mission
Titre Original : Cheung
Fo
Réalisateur :
Johnny To
Acteurs : Anthony Wong
Chau-Sang, Francis Ng, Jackie Lui Chung-yin
Type : DVD Zone
2
Editeur : TF1 Vidéo
/ Océan Films
Durée : 1h2
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