Synopsis - Le Pornographe : Dans
Le pornographe, Bertrand Bonello esquisse le portrait
d’un réalisateur, figure en vogue du cinéma
érotique des années 70, qui, pour préparer
la fin de sa vie, tente de renouer avec son milieu professionnel
(sans conviction), avec son fils (sans assurance), avec sa
propre vérité (sans certitude).
Synopsis - Silence... on tourne :
Dans Silence… on tourne, Youssef Chahine se plaît
à suivre une diva, forte de sa popularité et
de sa fortune, qui, pour aborder un tournant de sa vie, s’étourdit
dans les mythes du grand amour (avec naïveté),
de la jeunesse éternelle (avec complaisance), de l’Egypte
heureuse (avec sincérité).
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L'ACTEUR PLUS QUE LE
PERSONNAGE
Une fois posé le
synopsis de ces 2 films, pourquoi faire ce choix surprenant
de les associer dans un article ? Balayant d’un revers
de la main les justifications conjoncturelles de paresse estivale
et de commodité éditoriale (les éditions
Montparnasse, en effet, sortent, en VHS et DVD, ces 2 œuvres
à la même date, soit le 29 août), il ne
reste plus qu’à aborder la raison plus profonde qui
pousse à les évoquer dans une même chronique.
Bien sûr, avant de
le faire, il importe encore de préciser que rien, au
point de départ, ne laisse supposer que ce rapprochement
est possible. Tout semble en effet opposer les 2 réalisateurs
: d’un côté, Bertrand Bonello, trentenaire, à
l’aube d’une carrière prometteuse (2 longs métrages
à ce jour), doté d’un sens de l’épure
bressonien et du sérieux de la jeunesse ; de l’autre,
Youssef Chahine, septuagénaire, au crépuscule
d’une filmographie foisonnante (plus d’une trentaine de longs),
riche d’un goût pour la comédie burlesque et
d’une malice propre à la vieillesse.
Alors… Evidemment, il compte
de signaler que ces deux auteurs, chacun à leur manière,
traitent de la solitude du créateur voué, de
gré ou de force, à son art et à lui seul
(l’amour ne se résumant à être, au mieux
qu’un port d’attache, au pire qu’une escale), et illustrent
ce célèbre adage, qui de Renoir à Baz
Luhrmann, en passant par Bob Fosse, fait les riches heures
de la création cinématographique et de la dévotion
cinéphilique : " The show must go
on ". Mais l’essentiel n’est pas là.
L’essentiel se tient, chez l’un comme chez l’autre, dans le
choix de l’acteur qui donnera vie à leur artiste à
l’écran. En effet, en choisissant Jean-Pierre Léaud
pour incarner son pornographe, Bertrand Bonello n’ignore pas
qu’il impose une icône fascinante et incontournable
de la Nouvelle Vague ("une œuvre de cinéma à
lui tout seul") ; tout comme, en enrôlant
Latifa pour incarner sa cantatrice, Youssef Chahine sait bien
qu’il s’offre la star la plus adulée de la chanson
au Moyen Orient ("la fille proclamée d’Oum Khalsoum").
Et si ces deux démarches, au talent qu’il n’est guère
besoin de souligner, se révèlent communes, c’est
parce que l’une et l’autre ne font que reprendre, pour le
porter à son paroxysme, ce propos de François
Truffaut : " Pour moi, l’acteur qui joue
un personnage est plus important que le personnage. "
Et, serait-il bon d’ajouter, la réalité intrinsèque
du film (ici, deux mythes dans une représentation d’eux-mêmes
entre vérité et fantasme) plus importante que
la fiction qui nourrit le film.
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Titre : Le Pornographe
Réalisation :
Bertrand Bonello
Acteurs : J.-P.
Léaud, J. Rénier, D. Blanc, A. Houri,
Ovidie
Editeur : Editions
Montparnasse
Durée :
106 mn
BONUS DU DVD : Le court métrage Les Aventures de
James et David de Bertrand Bonello (11 mn
anglais sous titré français), le
commentaire audio du film de Bertrand Bonello
et Philippe Azoulay (journaliste à Libération),
une interview de Jean-Pierre Léaud par
Marc Voinchet (15 mn avec extraits du film montés
par Bertrand Bonello), le clip JPL (chanson
de Bertrand Bonello et de son groupe interprétée
par Laurie Markovitch) la bande annonce, ainsi
que l’affiche du film et la présentation
des projets d’affiches non retenus
Titre :
Silence… on tourne
Réalisation :
Youssef Chahine
Acteurs : Latifa,
Ahmed Bédeir, Ahmed Wafik, Magda El Khattib,
Rubi
Editeur : Editions Montparnasse
Durée :
100 mn
Bonus DVD : Film proposé
en VF et VOST (son Dolby et 5.1 Dolby), Youssef
Chahine vu par le chef opérateur Pierre
Dupouey (making of de 9 mn), découpage
en chapitres et film annonce
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