Synopsis : Un
grand couturier parisien tombe amoureux de la fiancée
d’un de ses amis.
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Jacques Becker est un cinéaste
français sous-estimé. De ses 13 films tournés
entre 1942 et 1959, nombre d’entre eux ont laissé une
trace aussi discrète que mémorable. De Goupi
Mains Rouges (1943), chronique fantastique et noire d’une
communauté paysanne hantée par les figures de
Robert Le Vigan et Fernand Ledoux au Trou (sorti quelques
semaines après sa mort en 1960) racontant dans le huis-clos
d’une cellule de prison la tentative d’évasion de cinq
hommes, Becker ne cessera de mettre en scène des films
au ton juste, au scénario parfois tenu, à la
mise en scène fluide et sobre. On retiendra encore
ses savoureuses comédies de l’après-guerre (Antoine
et Antoinette, Edouard et Caroline), le mythique
Touchez pas au grisbi, et bien sûr le très
beau Casque d’or, incarnée par une gracieuse
Simone Signoret.
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Falbalas est le troisième
film de Becker, l’un des moins connus aussi. Mais pas le moins
intéressant. Le cinéaste a presque 40 ans quand
il entreprend le tournage de cette œuvre personnelle, inspirée
par le souvenir de sa mère, qui travaillait dans une
maison de couture. On retrouve déjà ce goût
particulier pour le réalisme et l’observation sociale,
qui sous-tend très souvent ses films. Ici, le monde
artificiel et frivole de la haute couture contraste avec la
tragédie âpre d’une romance passionnelle qui
porte en germe sa propre disparition. Micheline Presle incarne
Micheline, la jeune femme aimée. En 1942, elle était
alors une jeune comédienne très courtisée,
ayant fait ses classes trois ans plus tôt chez Pabst
(Jeunes filles en détresse) avant de triompher
dans Paradis perdu d’Abel Gance. Raymond Rouleau (Philippe
Clarence, le couturier amoureux) incarnait alors à
la chaîne les séducteurs désinvoltes portant
sur le monde un regard ironique. Sa singulière composition
dans Falbalas n’en est que plus émouvante. Et
la fin, impériale, presque bunuelienne (on pense, dans
le registre de la frustration amoureuse à La vie
criminelle d’Archibald de la Cruz) marque tous les esprits.
Falbalas, un film
à redécouvrir, dans la collection Classique
de Studio Canal.
BONUS :
Outre la courte présentation du film (empruntée
à Ciné Classics) par la critique de cinéma
-astrologue Christine Haas, des essais d’acteurs du film sont
proposés. Reste enfin une interview d’un quart d’heure
de Micheline Presle, revenant sur les conditions du tournage
parfois difficiles pendant la guerre (restrictions d’électricité)
et sur la personnalité de Jacques Becker.
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Titre :
Falbalas
Réalisation :
Jacques Becker
Scénario : Maurice
Aubergé
Photo : Nicolas Hayer
Musique : Jean-Jacques
Grünenwald
Distribution : Raymond
Rouleau, Micheline Presle, Jean Chevrier, Gabrielle
Dorziat, Jeanne Fusier-Gir, Françoise Lugagne
Editeur : Canal
+ vidéo
Durée : 95 min,
NB
Année :
1944
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