Au vu de l’extravagante originalité
de ce film d’animation diffusé sur nos écrans
en juillet 2001, la composition d’une bande originale qui
soulignerait efficacement le caractère double du personnage
principal semblait un véritable défi. Pari osé,
pari gagné.
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Shrek, le héros éponyme, ogre
vert aux oreilles en forme de trompette, vit en ermite au
fin fond d’une forêt peuplée de lutins, korrigans
et autres trolls. Sous l’apparence bourrue et peu engageante
du personnage, méchant de par son statut plus que de
nature, révèle petit à petit une sensibilité
toute enfantine.
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Outre l’accompagnement musical des images
en lui-même, c’est tout un travail sur ce double aspect
de la personnalité de Shrek qu’ont effectué
Powell et Gregson-Williams. Ainsi certains morceaux intimident
l’auditeur à grand renfort de cordes et de cuivres
sur une durée de 15 secondes environ pour enchaîner
ensuite avec une mélodie plus douce à l’oreille
(The Perfect King). Les colères du héros
sont souvent soulignées de tonitruantes envolées
orchestrales (Ogre Hunters / Fairytale Deathcamp) tout
comme ses moments de bravoure (Escape from the Dragon,
dans lequel les compositeurs intègrent à la
partition de l’orchestre symphonique un ensemble de percussions
numériques. Le résultat est des plus aboutis
et le morceau est très bien utilisé dans le
film). Cependant Eating Alone constitue sans nul doute
l’une des plus belles réussites de la BO. Le morceau
est un mélange de vibraphone, de guitare, de contrebasses
et de cordes, le tout subtilement dosé pour donner
au spectateur l’impression de vivre pendant quelques instants
la solitude douloureuse de l’ogre, banni du monde des humains.
C’est simple et ça fonctionne. L’amour et l’amitié,
valeurs phares de ce film destiné d’abord aux ados,
sont également présents tout au long du film
grâce aux magnifiques partitions pour guitare de Friends
Journey to Duloc. A souligner également, le très
entraînant Fiona Kicks Ass ainsi que l’utilisation
des chœurs dans Ride the Dragon.
Enfin l’album bénéficie d’un son exceptionnel
grâce auquel il est possible d’entendre chaque catégorie
d’instruments de l’orchestre pour peu que l’on y prête
attention.
Harry Gregson-Williams et John Powell signent ici un score
digne des plus grands films d’aventure. Les deux compères
ont plus d’un tour dans leur sac et connaissent bien les ficelles
du métier, les petits "plus" qui nous surprennent à
chaque morceau. La fin se fait alors ressentir comme une douloureuse
séparation.
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Titre
BOF : Shrek
Musique de : Harry
Gregson-Williams et John Powell.
Disponible chez :
Varèse Sarabande
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