Cette bande originale apporte
une dimension sonore indispensable aux somptueuses images
de ce film d'animation nippon sorti en juin dernier. Toshiyuki
Honda, compositeur et saxophoniste japonais émérite,
est venu compléter le duo réalisateur/concepteur
du film, Rintaro et Katsuhiro Otomo. Déjà présent
au générique de quelques japanimes (Gunhed,
Tokyo Babylon), Honda a aussi travaillé sur la musique
de comédies de Juzo Itami (dont A taxing woman I
et II), réalisateur surtout connu, sous nos latitudes,
pour son charmant film, Tampopo.
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Les compositions de Toshiyuki
pour Metropolis servent à merveille cette histoire
rétro futuriste à la riche thématique.
On revit, en esprit, les aventures de Tima, le petit robot
au cœur de fillette, du détective Shunsaku Ban et de
son sympathique neveu Kenicki, de l'horrible Duc Rouge et
des innombrables autres personnages, bons ou mauvais, qui
sillonnent l'histoire.
Si l'on est quelque peu désarçonné à
l'écoute des premières mesures du thème
principal – tout simplement baptisée "Metropolis" -
on s'aperçoit que la musique, aux forts accents jazz
de la Nouvelle-Orléans, colle parfaitement au climat
d'insouciance et de festivités qui règne en
surface de la cité stratifiée. Ce thème,
décliné en différentes versions, revient
nous bercer tout au long du film. Pour la petite anecdote,
Rintaro lui-même accompagne, à la clarinette
basse, l'orchestre qui a enregistré la musique. Des
compositions de factures plus classiques, à l'orchestration
très riche et très évocatrice, illustrent
aussi les images du film, tantôt coquasses, tantôt
attendrissantes, tantôt terribles : l'escouade de robots
pompiers qui éteint le laboratoire en flammes du Dr
Laughton (El Bombero), Tima et Kenichi, à bord d'un
cyclo-pousse, poursuivis par l'odieux Rock et ses sbires Marduks
(Run), Tima, incontrôlable sur le trône de la
Ziggourat (Chase) ou encore lumineuse, un pigeon sur l'épaule,
ce qui lui donne l'apparence d'un ange blond (St. James infirmary,
en fait chanté par Louis Armstrong). Les seules réserves
que l'on puisse émettre quant à cette B.O. concernent
l'absence de l'envoûtant "I can't stop loving you" de
Ray Charles, qui illustre les scènes de destruction
de la Ziggourat et le côté mièvre de There'll
never be good-bye, interprétée par Minako "Mooki"
Obata.
Le CD se révèle donc être un bon mémo
musical du film, voire mieux encore, le compagnon idéal
du double dvd, sorti en zone 1, à la même époque.
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Titre :
Metropolis
Musique du film : Metropolis
Réalisateur :
Rintaro
Compositeur
: Toshiyuki Honda
Editeur :
Milan
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