Parmi les nombreuses adaptations
de la pièce de Shakespeare au cinéma (Laurence
Olivier, Kenneth Branagh, …), la version de Zeffirelli, sortie
en 1990 est parmi les plus fidèles mais aussi les plus
accessibles. Le réalisateur, familier des sujets historiques,
aime à s’appuyer sur un contexte ou une œuvre bien
ancrée dans la mémoire collective pour tirer
une fiction personnelle au ton bien particulier.
Que ce soit dans
Un Thé avec Mussolini ou
Callas
Forever, ses deux derniers opus très réussis,
qui partent tous deux d’un contexte réel pour broder
un épisode imaginaire (L’Italie sous Mussolini vue
par quatre anglaises insoumises, ou la légende de la
Callas qui tourne un film fictif), ou dans ses adaptations,
Zeffirelli sait tirer le meilleur profit de ses sujets et
les rendre attractifs au yeux du grand public.
Avec
Hamlet, il fait de la plus freudienne des pièces
Shakespearienne une sorte de thriller érotique où
l’inceste côtoie allègrement le complexe d’Œdipe.
Une idée en somme toute passionnante servie par un
casting des plus alléchants : Mel Gibson et Glenn
Close dans les rôles principaux contribuent à
rendre encore plus hollywoodien ce grand moment du théâtre
Elisabéthain.
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Mel Gibson, alors en pleine gloire
populaire, incarne un Hamlet viril et attirant, loin de
l’adolescent chétif et torturé souvent dépeint
dans d’autres mises en scène.
Glenn Close, tout juste sortie de Liaison Fatale, est
une Gertrude manipulatrice et sexuelle, une sorte de " mangeuse "
d’homme castratrice qui sied parfaitement à son interprète.
Là encore, Zeffirelli sait tirer le plein profit
de son casting et fait ressortir le sous-texte incestueux
du texte original.
Plus que jamais, Hamlet apparaît comme une
œuvre ambiguë et profondément psychanalytique,
l’histoire d’un amour impossible entre une mère et
son fils. Et ce n’est pas la très fade Ophélie,
sous les traits de la discrète Helena Bonham-Carter,
pas glamour pour un sou, qui va voler la vedette à
Glenn Close.
Pour quiconque ne connaît pas Hamlet, c’est
sans nul doute une des versions les plus intéressantes
que le cinéma nous ait donné à voir.
Moins flamboyante, certes, que celle de Branagh mais beaucoup
plus piquante.
EDITION DVD :
Ce DVD fait partie d’une nouvelle collection qui regroupe
" Les grands classiques de la littérature
au cinéma " initiée par les éditions
Atlas et distribuée par Studio Canal. Défaut
impardonnable : ce DVD ne contient que la Version Française
du film, sur une piste stéréo poussive, qui
plus est. Pour une collection à vocation culturelle,
c’est vraiment le comble ! Les menus sont des plus
hideux avec une musique d’un goût affreux. Même
s’il est évident que ce film n’a pas le potentiel
commercial d’un Moulin Rouge, un minimum d’efforts
aurait été louable. De la part d’un éditeur
comme Studio Canal, c’est limite insultant.
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La collection développée par les
Editions Atlas
est uniquement en vente chez les marchands de
journaux, ou par correspondance, via les bons
de commandes dans divers magazines. Vous pouvez
aussi les commander en passant par le site Internet
de l’éditeur.
Pour commander
la collection : http://www.editionsatlas.fr
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