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Joe Hisaishi meets Kitano Films (c) D.R. MUSIQUE

Joe Hisaishi meets Kitano films




Par Philippe DUSSOL



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ACCORDS PARFAITS

  Joe Hisaishi (c) D.R.

Joe Hisaishi meets Kitano films, une compilation éditée par Universal en 2001, rend compte en seize morceaux de la collaboration du compositeur Joe Hisaishi et du cinéaste Takeshi Kitano.

Etabli sans respecter la chronologie exacte de ce parcours commun, d’une durée de soixante-six minutes et cinquante-sept secondes, cet enregistrement regroupe les bandes originales de six films : Kikujiro no natsu (L’été de Kikujiro, 1999), Aniki mon frère, 1994), A scene at the Sea (1992), Sonatine (1994), Kids Return (1996), Hana-Bi (Feux d’artifice, 1997).

En même temps qu’il souligne l’importance de l’accompagnement musical dans les films de Kitano (Boiling Point, second film du réalisateur japonais, en était, cependant, totalement dépourvu), il met en évidence le style de Joe Hisaishi, influencé par la musique occidentale (classique, sérielle, pas seulement américaine), épuré (limpide, nostalgique, tout en retenue), en cela proche des ses racines asiatiques. Joe Hisaishi est aussi l’auteur de la B.O. du dessin animé Porco Rosso de Hayo Miyazaki (1992).

Les deux morceaux restituant l’univers musical de L'été de Kikujiro oscillent entre le concert à Cologne de Keith Jarrett et le thème principal de La leçon de Piano de Jane Campion, écrit par Michael Nyman, tous deux intemporels. Ceux de Brother sont hantés par les solos de trompettes de Miles Davis et les envolées lyriques du Dernier Empereur de Bertolucci, signées Riyichi Zakamoto et David Byrne. « Sonatine 1 - act of violence » (l’un des deux extraits de Sonatine sélectionnés) fait écho à Tubular Bells de Mike Oldfield, choix particulièrement judicieux de Jack Nitzsche pour illustrer en partie l’atmosphère oppressante de L’Exorciste de William Friedkin (1973). Les mélodies de Kids Return abordent les rivages de la World music via des phrases musicales basiques rappelant le générique débridé du feuilleton Amicalement Votre. Comme la plupart des œuvres du compositeur, elles sont très élaborées (chaque variation est un nouveau rebondissement) mais, néanmoins, très ouvertes (volontairement simples, “ populaires ”).

“ Mention spéciale ” à l’accompagnement de A scene at the Sea (dont le héros, un jeune surfer sourd et muet, est englouti par les flots). Constitué de quelques accords synthétiques, il suggère avec grâce l’immensité de la mer, les profondeurs, l’étrange mélopée d’irrésistibles sirènes. Celui d’Hana-Bi (dont le principal protagoniste est rongé par la douleur et le doute) vient en conclusion. C’est le plus abouti. Il évoque tour à tour les premières mesures d’un ballet tourmenté (on pense à Casse-Noisette de Tchaïkovski), l’introduction d’une chanson défilant en boucle, sans fin. Il nous entraîne au cœur de la problématique des films de Kitano (les mots sont inutiles), met en évidence la complémentarité des deux artistes (la musique “ jugule ” les émotions).




Takeshi
Kitano : réalisateur japonais, né en 1948, a réalisé Violent Cop (1989), Boiling Point (1990), Jugatsu (1990), A scene at the sea (1992), Sonatine (1994), Kids return (1996), Hana-Bi (1997), Kikujiro no natsu (L’été de Kikujiro, 1999), Brother (Aniki mon frère, 1999) et Dolls (2001).




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