SYNOPSIS
: A l’occasion d’une soirée organisée par son agent, Ryan, un
jeune écrivain, et Joel son petit ami depuis trois ans, font
la connaissance de Léo, un étudiant qui aspire à devenir romancier.
Cette rencontre bouleverse petit à petit la vie de Ryan qui
commence à douter de l’intérêt de son couple au fur et à mesure
qu’il se découvre des points communs avec le jeune homme… |
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POINT
DE VUE
L’originalité de Drift
est effectivement, comme le souligne son auteur dans l’interview
(brut de décoffrage) que le DVD offre en bonus, de parler
d’une relation de couple homo sur la durée, puis de leur rupture,
sujet peu abordé jusqu’alors. Tandis que de nombreux films
gays s’intéressent aux premiers émois ou au « coming-out »,
d’Edge of seventeen à Comme un garçon en
passant par Beautiful Thing, Quentin Lee offre
un regard mature et pertinent sur ce que peut être le couple
homo, sans tomber dans les clichés.
Ainsi sa vision tient compte
des spécificités d’une relation entre personnes du même sexe,
à l’inverse du cinéma mainstream qui tend à en donner
une image lisse et propre, parfois revendiquée par les homosexuels
eux-mêmes, désireux de s’intégrer coûte que coûte, quitte
à y perdre leur identité.
Le film pose des questions
fortes et justes sur la fidélité, le romantisme, le désir
d’absolu sous couvert d’un scénario certes déconstruit mais
parfaitement fluide. Sans jamais tomber dans le prosélytisme,
Drift nous emmène dans des sphères psychologiques relativement
complexes, flirtant sur la fin avec l’existentialisme de manière
étonnamment digeste, chose assez rare, surtout quand il s’agit
d’un « jeune » réalisateur.
Dommage qu’à côté de cela,
la réalisation reste d’une froideur spectrale, les choix esthétiques
étant réduits au strict minimum et la lumière naturelle exempte
de toute maîtrise. Dommage également que les comédiens soient
tous aussi laids et peu mis en valeur (pas assez de budget
pour une maquilleuse ?), ce qui freine un tant soit peu
l’identification.
Si visuellement Drift
est loin de révolutionner le cinéma, il n’en reste pas moins
une bonne surprise à laquelle on peut allouer des intentions
honorables, et qui parvient à élever sa réflexion au-delà
du simple constat désabusé, très en vogue dans la veine psychologique
du cinéma indépendant.
Le
DVD : L’image brute de la DV dans une compression
approximative et une définition douteuse n’est guère compensée
par la bande-son sourde et peu dynamique. Et ce ne sont pas
les menus statiques très basiques qui vont relever le niveau
de ce qui semble être un service minimum. Quant aux bonus,
il faudra se contenter d’une simple interview non montée du
réalisateur a propos de la genèse de son film et de ses choix
esthétiques, d’une galerie de photos et de la bande annonce.
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Titre : Drift
Réalisation :
Quentin Lee
Acteurs : Reggie
Lee , Greyson Dayne , Jonathon Roessler
, Desi Del Valle
Langue : Anglais
et français
Qualité : Stéréo,
couleur
Qualité :
Stéréo, couleur
Editeur : Antiprod
Pays : USA
Année : 2000
Durée : 86 min
(+ 25 min de bonus)
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