Si la mise en scène de Fernando
Meirelles, avec Katia Lund, joue sur l'éclatement des styles,
des rythmes, pratiquant l'ellipse et l'accélération, cette
B.O. semble au contraire vouloir tenir l'ensemble dans une
continuité chronologique des années du récit. La fin des années
60, début 70. À peine un ou deux morceaux de bossa nova,
de samba, qui s'apparentent à la musique des privilégiés.
Les gosses des favelas, ces enfants et adolescents qui tenaient
ces quartiers pauvres, ces jeunes qui n'étaient pas des Européens,
se tournaient vers le funk, façon James Brown, Sly
Stone, ou alors vers un rock qui évoque Joe Cocker période
Woodstock. Bien loin du raffinement et de l'élégance lounge.
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Dans le film, la centaine
de jeunes acteurs non professionnels n'en avaient pas besoin
; ils ont tous celle de leurs corps élancés, fins, qui serpent
les rues, à la poursuite d'un poulet qui s'échappe. Parti-pris
moral, juste, d'une B.O. qui évite ainsi de tomber dans les
pièges trop attendus de reprises brésiliennes et remix qui
pullulent aujourd’hui. Les derniers titres du CD sont d'ailleurs
du côté du deuil, leur gravité semble annoncer la fin d'une
époque.
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Titre : La cité de Dieu
Compositeur : Antonio
Pinto , Ed Cortes
Editeur : Milan
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