Avant de former avec Oliver Hardy l’un des
plus célèbres duos comiques du cinéma, Stan Laurel a eu sa
propre vie artistique. 16 courts métrages (dont certains présentés
dans des versions totalement inédites) regroupés dans un coffret
édité par MK2 et Lobster sont là pour nous le rappeler.
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Né en Angleterre en 1890, Arthur Stanley
Jefferson se fait la main à partir de 1910, au sein de la
troupe de music-hall de Fred Karno, où il servit notamment
de doublure pour Charlie Chaplin. Aux Etats-Unis, ce n’est
qu’à partir de 1923 qu’on entend véritablement parler de Laurel.
Les petits films comiques qu’il imagine et interprète pendant
deux ans pour le producteur Hal Roach forment la période la
plus féconde de sa carrière solo. Les premiers films sont
toujours construits de la même façon, alignant situations
burlesques et parodies de films à succès. Frozen Hearts
(Cœurs givrés), situé au cœur de la Russie du fin XIXème
siècle, parodie allègrement les mélodrames de l’époque. Le
duel final, interminable pour le rire, fait de ce film l’un
des plus réjouissants de cette série de courts. On y retrouve
James Finlayson (« Mr Double Take »), inénarrable
adversaire moustachu au strabisme prononcé qui deviendra par
la suite un véritable troisième partenaire pour Laurel et
Hardy. Au hasard de cette sélection de courts métrages,
il apparaît tour à tour en avocat tenace poursuivant un Canister-Laurel
propriétaire de plusieurs mines d’or (The Soilers-Le
héros de l’Alaska), en souffre-douleur poursuivi par un
ours en pleine jungle (Roughest Africa-Laurel
dans la jungle), ou en agent de police irlandais « déclenchant
une bagarre pour en arrêter une autre » (Near
Dublin – Le facteur incandescent). Laurel, lui,
incarne la figure burlesque poétique par excellence, soupirant
naïf, explorateur inconscient, marin gaffeur, etc. Il traverse
des univers multiples et absurdes : une Afrique où l’on
attire les lions avec un violoncelle (Roughest Africa),
une île peuplée de femmes très entreprenantes (Half a man
– N’est pas homme qui veut) ou des genres hollywoodiens
très codifiés (le western dans West of Hot Dog – Un
homme courageux ou le fantastique avec Dr Pyckle and
Mr Pryde - Sauce piquante).
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