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Le Souffle de l'aventure (c) D.R. LIVRE

Le Souffle de l’aventure
de Dominique Blattlin
Par Nicolas JOURNET


HISSEZ LES COULEURS

Ce qui est désagréable dans nos sociétés reposant sur la vitesse de réalisation, d'acquisition, puis d'oubli, c'est que la transmission du savoir ne peut plus s'effectuer. Les anciens ne parlent plus aux jeunes, les jeunes plus aux anciens. En conséquence, la mémoire se perd. Pas forcément l'histoire qui persiste tant bien que mal dans les salles de classe, mais la mémoire qui se compose de petits éléments divers, du quotidien, d'un passé qui ne rentre pas dans les livres, mais qui constitue le sel d'une vie.

  La Rivière sans retour (c) D.R.

Dans cette optique, le livre de Dominique Battlin fait du bien aux neurones. Et oui, les affiches n'ont pas toujours été ces espèces de mochetées pubeuses qui ornent aujourd'hui nos abribus et encarts métropolitains. Il fut un temps pas si lointain où elles éclataient de couleurs par la grâce de la lithographie, où elles présentaient des dessins qui transportaient le passant dans des contrées obscures, en Afrique avec lions et guerres tribales, en Inde avec éléphants, maharadjas et Shéhérazade en série. Et aussi où elles indiquaient le format de l'image (Cinémascope, Totalscope, Dyaliscope... etc) et le procédé de couleurs choisi (Eastmancolor, Technicolor... etc).

Plus qu'un livre sur les affiches, Le souffle de l'Aventure est donc un véritable livre de cinéma qui décrit par l'image plutôt que par le texte tout un pan de l'histoire du cinéma. Pas forcément le pan le plus prestigieux - pas question ici de grands films d'auteurs qui ont changé la face du monde par leur réflexion d'une justesse confondante -, mais tout un espace cinématographique populaire où le film d'aventure régnait en maître incontesté du box-office sur mer, dans la jungle, dans l'Antiquité, dans le Far West ou avec une cape et une épée. Et avec en tête d'affiche des Steve Reeves, des Johnny Weissmuller, des Errol Flynn ainsi que des cohortes de brunes sensuelles et de blondes lascives dont émergent les noms de Lana Turner ou de Gina Lollobridgida.