ENTRE DEMONTAGE ET
REMONTAGE
 |
|
|
|
Lors de sa sortie en salles le 10 janvier
1927 à Berlin, Metropolis durait près de trois heures,
une longueur exceptionnelle pour l'époque où les films ne
dépassaient guère 90 minutes. Pour son exploitation au Etats-Unis,
la Paramount décida de le « couper » et de réduire
la durée du film à environ deux heures. Après l’échec commercial
du film en salles en Allemagne (15000 entrées), une deuxième
version semblable à la version américaine verra le jour à
Berlin le 5 août 1927. Seule cette version sera distribuée
dans les autres pays.
Lors d’une ressortie internationale à la fin de la de la Seconde
Guerre Mondiale, Metropolis est redécouvert et acquiert
son statut de film culte. Il devient en même temps un cas
célèbre car les archives cinématographiques n’ont cessé de
chercher à dénicher les meilleures copies du film parmi les
différentes versions non retouchées.
En 1980, Enno Patalas tente de reconstruire le film avec de
nouveaux éléments découverts entre temps : la fiche de
censure, le scénario et la partition musicale. Il réussit
à obtenir une version plus courte que l’original, mais les
scènes manquantes ont été reconstituées à l’aide du texte,des
intertitres et de photographies.
|
 |
|
|
La récente restauration présente sur le
DVD a repris les images d’un négatif de la Paramount. Dans
cette version 2001, l'intégralité de la narration est totalement
conservée et la partition originale de la musique a été utilisée.
Sur le deuxième disque, un court documentaire sur la restauration
du film entre dans les détails et apporte des éclaircissements
intéressants sur les procédés utilisés et permet de comprendre
toute la complexité du travail à effectuer sur un film aussi
ancien.
Les galeries de photos très fournies nous emmènent dans les
« coulisses » du tournage. De la construction des
décors aux esquisses architecturales en passant par des photographies
de tournage légendées où l’on voit Lang diriger ses acteurs
et superviser les immenses constructions. De même les photos
des scènes disparues nous permettent d’avoir une vision plus
globale et plus précise du film. Un menu très technique qui
s’arrête assez précisément sur la manière dont telle ou telle
scène a été filmée et comment Lang a réalisé les effets spéciaux
présents dans le film. Le réalisateur allemand à bénéficié
des toutes dernières innovations : matériel de prises
de vue très sophistiqué, techniques d’animation révolutionnaires,
trucages en tous genres dont le fameux « effet Schüfftan »
- du nom de son créateur - permettant par jeux de miroirs
d’intégrer des maquettes miniaturisées au décor.
Le documentaire « Le cas Metropolis » nous fait
découvrir le mouvement expressionniste allemand, un chapitre
malheureusement pas assez approfondi, puis s’attache à suivre
le démantèlement du film à travers ses différentes versions
ainsi que son contexte historique.
|