POINT DE VUE
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Panique à Needle Park
fait partie de ces films qui brillent d’eux-mêmes, dont la
force et l’éclat sont à ce point manifestes, qu’il est inutile
a priori d’en dire du bien ou du mal. Ainsi la critique à
peine entamée, butons nous sur une aporie particulière :
peut-être est-il inutile d’écrire sur un film qui nous parle,
peut-être est-il d’illusoire de refaire parler un film qui
nous parle, de prolonger par l’écriture un dialogue qui nous
submerge ou/et nous comble. Ces états d’âme exposés, revenons
en au bon sens des nécessités.
Il faut donc dire et répéter que Panique… est un très
bon film, qu’il ne repose pas sur une histoire mais sur une
ville – NY – et surtout des acteurs : Al Pacino et Kitty
Winn. Rien donc dans l’histoire ne surprend véritablement
car l’ambition du film n’est pas de conter mais d’observer,
la ville d’abord, avec ses déchets, ses combines, ses coins
de contrebandes, ses personnages, ses engrenages, etc. ;
le couple ensuite avec ses hasards, ses doutes, ses emportements,
ses inconséquences. Il faut bien dire que ce film a quelques
fois des airs d’à bout de souffle dépouillé, sans les
tentatives de ruptures formelles, et le travail sur le verbe
(ce film n’est jamais bavard). Non, Panique
est un objet simple, et c’est de cette simplicité précisément
qu’il tire sa force : la simplicité de la mise en scène,
la simplicité du cadre, la simplicité enfin des visages -
jusque dans la crise, jusque lorsque les personnages perdent
la face. Cette simplicité, qui vaut comme méthode, permet
- peut-être un peu de manière naturaliste - d’assimiler contenu
et contenant, le quartier et les habitants du quartier, les
chambres exiguës et les personnages qui s’agitent comme des
oiseaux en cages, qui dealent dans les caves d’immeubles ou
qui s’égarent au bord de jardins abandonnés.
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Autre chose, cette fin, qui sonne
à la fois comme un nouveau début et une fin définitive.
Inutile de la révéler, il n’y a d’ailleurs pas de coup de
théâtre à proprement parler. Seulement il s’agit peut-être
d’une fin plus courageuse et plus ambiguë que celle d’à
bout de souffle, d’une fin où un acte n’est pas suivi
d’un autre acte dont il serait la conséquence : note
pour une prochaine histoire d’amour : chaque hésitation
doit se traduire par une inconséquence. Schatzberg l’a peut-être
mieux compris que le premier Godard.
Bonus :
Jerry Schatzberg avant Panique a Needle (photographe de
mode de référence à New York), scènes commentée, un portrait
d’Al Pacino (un acteur de légende), Interview d’Al Pacino,
A propos du film : souvenirs de tournages racontés par Jerry
Schatzberg.
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Titre
Original : Panic in Needle Park
Réalisateur : Jerry
Schatzberg
Acteurs : Al Pacino,
Kitty Winn, Alan Vint, Richard Bright, Kiel Martin,
Michael McClanathan
Éditeur : Carlotta Films
Présentation : Snap
Case
Format image : Cinémascope
- 1.85:1 et Full Screen (Standard) - 1.33:1
Langues et formats sonores : Français, Anglais
Sous-titres : Français
Durée du Film : 110
mn
Zone : 2
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