SYNOPSIS :
Dans un village argentin, Zapa, un serrurier d’une trentaine
d’années, participe au cambriolage d’un drugstore. Pour éviter
la prison, le jeune homme quittera sa famille et ses racines
pour s’engager dans l’école de police de Buenos Aires, où il
obtiendra son diplôme de policier après plusieurs mois d’une
formation éprouvante. Zappa devient un membre de Bonaerense,
les forces de l’ordre les plus brutales et les plus corrompues
d’Argentine...
Zapa est l’un de ces héros de cinéma
qui se révèlent dans l’épreuve initiatique. L’un de ces héros
à rebours (ou « anti-héros »), qui ne payent pas
de mine et auxquels on finit par s’attacher terriblement.
Grand gaillard brun menant une vie simple dans un village
argentin, il se retrouve entraîné dans une affaire de cambriolage
qui se retourne contre lui. Une seule solution pour se refaire
la virginité qu’il vient à peine de perdre : intégrer,
par l’intermédiaire d’un ami de son oncle, une école de police
à Buenos Aires. Une fois ce prologue d’exposition terminé,
le film peut commencer. A peine arrivé, Zapa découvre la ville,
dort sur un banc, se mêle à une manifestation. Puis intègre
son école et commence son apprentissage, constitué de diverses
tâches administratives, de cours théoriques inutiles (le détail
des origines de la cocaïne !), subissant les vociférations
de ses supérieurs et les brimades des anciens.
L’intérêt principal de ce film de Pablo Trapero, peut-être
le plus passionnant des cinéastes argentins contemporains,
est de filmer la vie de la police argentine, ses codes, ses
règles, ses excès, ses moyens qui font défaut, avec un réalisme
documentaire sensible, éclairé de séquences presque hallucinatoires
(cf celle du réveillon). Il procède par petites touches, ne
jugeant pas, restant attaché le plus possible aux traces de
son personnage principal. Personnage mutique, au stoïcisme
affirmé, incarné par un Jorge Roman d’une sobriété à toute
épreuve, Zapa finit par faire son trou, par se colleter le
réel et se l’apprivoiser, tout en gardant mystérieusement
son innocence au sein de ce microcosme, parfaite métaphore
d’une société désappointée, en plein déclin. Comme si, mine
de rien, le renouveau n’était pas si loin. Au terme de son
long voyage nocturne au sein de cette police Bonaerense, il
peut rentrer à l’aube parmi les siens, partager avec eux un
plat de pâtes pour fêter sa promotion, et repartir, solitaire,
tel un poor lonesome cow boy. Après s’être longtemps
cherché, peut-être s’est-il enfin lui-même découvert.
BONUS
Principal bonus de cette édition DVD,
un entretien d’une dizaine de minutes avec Pablo Trapero,
expliquant l’origine de son projet, porté avant tout par le
désir de faire un film sur la vie à Buenos Aires, et d’axer
sur l’histoire d’un homme confronté à un monde qui lui est
étranger. Trapero a fait jouer dans son film de véritables
policiers, ainsi que des membres de sa famille. Le réalisme
du film s’est en outre enrichi des souvenirs du cinéaste,
notamment de l’évocation des faits divers qui se sont déroulés
dans ce quartier de Buenos Aires où il a vécu quelque temps.
Titre
: El Bonaerense Réalisateur : Pablo
Trapero Acteurs : Jorge Roman,
Victor Hugo Carrizo, Dario Levy, Graciana Chironi Scénario : Pablo Trapero Photo : Guillermo Nieto Musique : Damas Gratis,
Pablo Lescano Production : Pablo Trapero
Producciones Distribution : Mars
Films Éditeur DVD : Wild
Side Vidéo Durée : 1h 32mn Pays : Argentine Année : 2002