Qu’est-ce que la culture
?
Un sanctuaire de connaissances
? Un espace temporel réservé à une élite
? Pas obligatoirement. Le mot " culture " n’est
pas éloigné du mot " culte ", et si
la première doit devenir ou redevenir une sorte de
culte, c’est d’une manière nécessairement populaire
puisqu’elle s’adresse à un peuple tout en provenant
de lui. D’ailleurs, l’expression " film culte "
peut confirmer ce rapprochement sémantique : la fascination
que peuvent exercer certains longs métrages poursuit
des générations entières de spectateurs.
Et cette fascination nourrit, révèle et rapproche
des vies. Orange Mécanique, Le Grand Bleu,
Dirty dancing, Pulp fiction, Trainspotting,
Breaking the waves, The Rocky Horror Picture Show
(voir à ce propos l’article sur " Les
films générationnels " page 18
du numéro 43 de Technikart), etc. Tant de film
différents et unifiant des mentalités parfois
opposées, jetant des passerelles de partage, de dialogue,
de dispute (philosophique ou colérique), provoquant
des rencontres et, osons le mot puisqu’il est de circonstance,
de la " communication ".
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Bref, le film culte titille
l’inconscient collectif (ou l’opinion publique, si on préfère),
et nous fait parler, gamberger, rigoler, critiquer... Nos
neurones se mettent en mouvement, le cortex cérébral
est sollicité, enfin, un peu d’action se dit-il, et
quelle merveilleuse réaction chimique se met en place
? L’esprit critique, justement. L’appareil de la raison guidé
par une… passion. Nous nous impliquons, nous argumentons,
à l’aide de souvenirs, de scènes précises.
L’émotion donne de la réflexion, nous nous interrogeons
mutuellement, " Et toi, tu as aimé la fin du
film ? "… Nous sommes à ce moment précis
des êtres pensants, à l’intelligence active,
réunis autour d’un fait culturel (œuvre d’art ou produit
commercial, mais c’est un autre problème) constituant
une part de ce patrimoine appelé " culture ".
Un patrimoine en perpétuel mouvement et inscrit dans
l’Histoire, comme un ensemble organique et polymorphe, où
les goûts et les couleurs se discutent, pour le plus
grand bonheur de la parole vivace.
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