Asia Argento recouvrit
toutes les unes des magazines à la sortie de Scarlet
Diva, film évoquant plus ou moins son ascension
dans le petit monde du cinéma. La glamoureuse icône
white trash, nombriliste par excellence, met à nu une
sexualité débordante, réinjectant encore
un peu de sang frais, s'il en était besoin, à
la psychose générée par les magazines
féminins sur le SEXE ! Mais pourquoi une telle agitation
?
Asia Argento stigmatise tout l’égoïsme
de cette génération élevée au sperme,
au porno star, à une sexualité digne des meilleurs
documentaires animaliers. Et c'est sensé être excitant,
réquisitionner nos sens ? Je me pose la question de savoir
où a bien pu passer la séduction ? Après
Baise-moi au cynisme déprimant, Scarlet Diva
glorifie ici l'attitude qui consisterait à tout expérimenter
dans une soif compulsive, d'en arriver à une sexualité
épanouie : c'est bien çà ? Non mais parce
que le ridicule de cette nymphomane rêvant d'un amour
passionné avec un jeune rocker australien, et de son
ami qui se fait attacher par son petit copain vendeur de shit
sur paname tourne franchement dans la farce pseudo-kitsch. L'ère
du sexe de consommation est arrivé, hourra crient les
uns ! Les autres iront voir Romance ou la pitoyable adaptation
cinématographique de La Mécanique des femmes
du roman de Louis Calaferte.
L'intérêt du cinéma pour la pornographie,
car il s'agit bien de çà et non de sexe, nuance,
est révélatrice de notre époque : la satisfaction
des désirs se doit d'être immédiate, on
doit tous baiser dix fois par jours selon les magazines et on
devrait tous obéir à des normes dictées
actuellement par le cinéma !!! Qu'est ce que c'est que
ce bordel ? L'homme n'est plus qu'un manche et les femmes ont
maintenant un regard vengeur, revendiquent le droit à
une sexualité, délirante, traumatisante. On a
eu tendance à poser "La femme" comme sensible et romantique
par essence. Aussi pour sortir de cette image encombrante du
dit "sexe faible" on les présentent comme de véritables
machines à happer le sexe masculin. N'en ressort que
d'autant plus la fragilité existante chez l'homme et
notamment au niveau du sexe.